Eductive Education Group à l'affût d'écoles à acheter

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Eductive Education Group n'est pas le plus connu des groupes privés d'enseignement supérieur. Créé en 2012, il compte pourtant 7.000 étudiants répartis dans des formations allant de l'immobilier à l'optique en passant par l'esthétique. Et ne compte pas en rester là. Nouveau volet de notre cartographie de l'été sur l'enseignement supérieur privé.

L'histoire commence façon “Amicalement vôtre”, quand, en 2002, Rodolphe Léon, commissaire aux comptes à Marseille, rachète Maestris et Esupcom et fonde l'IFSP, tandis que Sami Anbouba, un an plus tard, à Paris, acquiert Sciences-U et une kyrielle d'écoles de taille modeste à l'époque, dont Efficom et l'Efab.

Alors que le premier a cédé à une envie de devenir un acteur du système éducatif, rachetant ou créant ensuite d'autres établissements, le second a saisi une opportunité professionnelle, avant de se prendre au jeu et de restructurer et renflouer les huit marques en sa possession.

Plus de 20 titres inscrits au RNCP

Pendant dix ans, les deux hommes se côtoient professionnellement mais sans plus d'affinités, jusqu'au jour où Sami Anbouba, confronté à un besoin de trésorerie, fait savoir dans le "petit milieu" des écoles privées qu'il cherche un partenaire. Rodolphe Léon, qui cherchait à l'époque à développer son groupe, répond présent "parce que notre fusion avait du sens sur les plans pédagogique, administratif et financier", précise Sami Anbouba.

Les deux associés, qui se vouvoient encore, se félicitent toujours de leur union dont l'un des fondements est d'offrir un vaste catalogue de formations spécialisées, de préférence à bac+5, toutes ou presque inscrites au RNCP. "Nous aurons, fin 2015, plus de 20 titres au RNCP, et 25 de plus, fin 2016", assure Rodolphe Léon.

Un autre pilier du groupe est la volonté de s'appuyer sur les nouvelles méthodes d'apprentissage. "Nous organisions des Workshop dès 2005, nous proposons des serious game et prochainement, nous aurons des cours de personnal branding", détaille Rodolphe Léon.

D'ailleurs, le nom "Eductive Education Group" ne doit rien au hasard. Il est l'objet d'un brainstorming de plusieurs mois et fait référence à l'intelligence eductive, par opposition à l'intelligence reproductive, elle permet de faire le tri entre les informations pour créer de nouvelles façons de penser.

Nous n'hésitons pas à fermer certaines formations quand elles sont trop concurrencées.
(R. Léon)

une volonté de croissance externe

Implanté dans une dizaine de villes en France, le groupe dispose de campus où il reste encore de la place pour des étudiants, notamment à Lille et à Grenoble. "Mais notre objectif premier n'est pas d'augmenter fortement en taille, nous n'hésitons pas à fermer certaines formations quand elles sont trop concurrencées ou qu'elles n'attirent pas un public de qualité", explique Rodolphe Léon.

L'expert-comptable approuve la formule suivante : "Des campus de 3.000 mètres environ chacun regroupant quelque 1.000 étudiants pour un chiffre d'affaires au-dessus de 5 millions d'euros."

Rodolphe Léon, qui défend la saine gestion et la bonne rentabilité de son groupe détenu à 100% avec Sami Anbouba, affirme une volonté de croissance externe, d'abord en France, où les associés cherchent des écoles à acheter, mais aussi en Europe. "Pour faire face aux fonds américains qui investissent dans l'enseignement, il manque un grand groupe d'enseignement supérieur privé européen. Les partenariats entre établissements sont nombreux sur le plan pédagogique, mais pas sur le plan capitalistique."

L'argent et les idées sont là, mais il manque encore à Eductive Education Group la notoriété que confère la reconnaissance du monde de l'enseignement supérieur. Les deux hommes y travaillent avec des projets de partenariats universitaires autour de licences professionnelles.

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