
Un plateau atteint de 3.100.000 étudiants : tels sont les effectifs étudiants prévus pour 2033 par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
D’après la note Projections des effectifs dans l'enseignement supérieur pour les rentrées de 2024 à 2033, publiée par le Sies (sous-direction des systèmes d'information et des études statistiques), en mai 2025, les projections du nombre d'étudiants semblent se diriger vers une stagnation.
En effet, après la hausse des effectifs en 2023 et 2024, due à une reprise des inscriptions en études supérieures à la sortie de la crise sanitaire, le Sies prévoit une stabilisation, voire une baisse de certains effectifs étudiants à l'horizon 2030.
C'est en 2028 que ce maximum des 3,1 millions d'étudiants serait atteint, et ce chiffre plafonnerait au moins jusqu'en 2033.
Une hausse pour les prochaines années
Ainsi, de 2024 à 2028, il est prévu que le nombre d'étudiants progresse encore, avec l'augmentation notamment des inscriptions en STS (section de technicien supérieur) ou dans les établissements privés.
Les STS vont notamment accueillir plus de 30.000 étudiants supplémentaires d’ici à 2030. À partir de cette date, cela dit, leur nombre devrait reculer.
De même, les effectifs de CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles) vont s'établir à la hausse dans les années à venir, passant de presque 87.000 en 2024 à presque 90.000 étudiants en 2030.
Les écoles de commerce et d'ingénieurs en croissance constante
Entre 2018 et 2023, les effectifs en école de commerce connaissent une forte croissance. Et celle-ci va continuer entre 2023 et 2033, selon le Sies, qui prévoit 28.000 étudiants supplémentaires sur la décennie. La hausse d'étudiants en CPGE (classe préparatoire aux grandes écoles) ainsi que l'accès ouvert aux post-BUT pourraient expliquer cette évolution.
Les mêmes facteurs influent sur le nombre d'étudiants en école d'ingénieurs, qui augmenterait de 8,34% sur la période, ce qui s'ajoute aux inscriptions de plus en plus nombreuses dans les formations scientifiques.
Projections des effectifs dans l'enseignement supérieur pour les rentrées 2022 à 2033
Un manque d'attractivité des licences ?
Cependant, les inscriptions en licence, notamment en sciences humaines et sociales, commenceraient à fléchir, avec un ralentissement de l'augmentation dès 2024.
En 2033, les effectifs universitaires devraient toujours représenter plus de la moitié de la totalité des étudiants (52%). Mais le ministère prévoit une baisse de plusieurs milliers d'étudiants à l'université.
Selon le Sies, cette baisse n'est pas homogène entre les filières : "elle concernerait en particulier les licences de lettres, sciences humaines et sociales (-4,2%), les sciences économiques (-1,6%), les IUT (-2,2%) et le PASS (Parcours d'accès spécifique santé, - 8,7%).
À l'inverse, les licences scientifiques et de santé hors PASS accueilleraient des étudiants supplémentaires (respectivement +3,7% et +17,5% entre 2023 et 2033)".
L'augmentation du taux de poursuite en études, un enjeu crucial
Le Sies précise que face à une "diminution du nombre de bacheliers à long terme", en raison de la démographie, "le taux de poursuite d'études [soit la proportion de bacheliers s'engageant dans les études supérieures] deviendrait le principal déterminant d'un maintien de l'effectif". Ce taux serait en hausse, passant de 74,9% en 2023 à 78,2% en 2033.
D'autres facteurs joueront sur les effectifs étudiants, comme la réussite au baccalauréat ou bien le nombre de bacheliers par filières. Ainsi, la diminution du nombre de bacheliers généraux pourrait avoir un impact sur les effectifs en licence universitaire.