Les filières qui ont la côte, et celles qui l’ont moins
Sans surprise, les grandes gagnantes sont les écoles de commerce reconnues à diplôme visé (+7.8%), les écoles d’ingénieurs non universitaires (+4.6%) et les écoles normales supérieures (+9%). Quant aux universités, elles stagnent avec des effectifs ne progressant que de 0.8%, un résultat contrasté selon les filières (voir encadré ci-dessous).
Malgré une progression des effectifs de 3.8% dans la filière des grandes écoles, les CPGE sont boudées par les étudiants (-1.3%), tout comme les IUT (-1.4%). Une tendance nouvelle pour ces derniers.
Le privé progresse, le public se tasse
En 2010-2011, 17.3 % des étudiants choisissent l’enseignement privé, soit 0.3% de plus qu’en 2009. Une progression représentative des 10 dernières années : de 2000 à 2010, le nombre d’étudiants du secteur privé a augmenté de 47.3% ! Corrélativement, l’enseignement public recule de 0.2% en 2010.
Mais la progression du privé est très ciblée : +90% en dix ans pour les écoles de commerce, gestion et comptabilité, +70% pour les écoles préparant aux fonctions sociales et +50% pour les écoles supérieures artistiques et culturelles. Les instituts catholiques ne rassemblent que 6.5% des étudiants du secteur privé en 2010, 1.3% de moins qu’en 2000.
Les étudiants étrangers de plus en plus nombreux
Le nombre d’étudiants étrangers augmentent de 2.3% en 2010-2011, pour atteindre 12.3% des étudiants en France. Quant à lui, le nombre d’étudiants français diminuent de 0.1%. C’est donc grâce aux étudiants étrangers, inscrits pour les trois quarts à l’université, que les étudiants en France sont plus nombreux que jamais.
Universités : les filières qui ont la cote et les autres
A l’université, les effectifs étudiants progressent en STAPS (+6.6%), droit et sciences politiques (+2.5%), sciences (+2.4%) et économie (+0.4%) mais diminuent dans les filières littéraires (-0.6%), analyse une autre note du ministère publiée également en novembre 2011 . Pour les bacheliers 2010, ces tendances sont quasiment inversées. Certes ils confirment l’engouement pour la filière STAPS (+14.3%) mais infirment les autres tendances en s’inscrivant dans les filières littéraires (+2.2%) et en boudant le droit et les sciences politiques (-1.9%) et l’économie (-8.2%).
Allemagne : 16% d'étudiants en plus
Avec 515.800 nouvelles inscriptions, l'Allemagne enregistre, au premier semestre 2011, 16 % d'étudiants de plus que l’année dernière, montant à 2,4 millions le nombre total d’inscrits. Certaines filières comme les sciences de la nature, la technologie, les mathématiques et l’informatique augmentent même de 25 %. Ce boom exceptionnel des effectifs –du jamais vu en Allemagne- n’est cependant pas dû à un engouement soudain des Allemands pour les études. Davantage encore que la démographie – il s’agit des enfants des papy boom des années 1960-, l’abandon du service militaire et le raccourcissement des études secondaires dans certains Länder (de neuf à huit ans), saturent de manière artificielle les amphis. A tel point que pour créer des places d’étudiants, la HRK, la conférence des recteurs d’universités réclame 3,8 milliards d'euros supplémentaires d’ici 2013 aux Länder et à l’Etat. A savoir si ce dernier dont le pacte pour l'enseignement supérieur prévoit déjà 5 milliards d'euros pour la création de 335 000 places d'ici à 2015, remettra la main au pot pour parer une situation provisoire.
De notre correspondante en Allemagne, Marie Luginsland
