Elections : querelles de chiffres à l’UPMC

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La situation ne manque pas de piquant. La première université scientifique française, l’UPMC (université Pierre et Marie Curie [Paris 6]) est le théâtre d’une bataille de chiffres quant aux résultats des élections de son conseil d’administration.  

La section locale du Snesup a en effet diffusé le week-end dernier des courriels faisant état de la victoire des listes anti-LRU au conseil d’administration. Selon les calculs du syndicat, la liste EUPEM soutenant le président Pomerol et les « laudateurs de la loi LRU » ne recueillent que 26% contre 67% à leurs opposants.  

Pour le Snesup et la liste "Réinventer l’Université " soutenue par la CGT, FO-P6, SNCS-FSU, SNEP-FSU, SUD-éducation, UNSA-education et des membres des collectifs Sauvons-la-Recherche (SLR) et Sauvons-l'Université (SLU), les personnels de l’UPMC ont donc montré leur opposition à la loi Pécresse et à la gestion de l’université par Jean-Charles Pomerol « qui s’inscrit dans une vision libérale contraire à l’éthique universitaire ».  

"Propagande et coalition des conservatismes"

Il va sans dire que ce commentaire syndical des élections a fait hurler du côté de Jussieu. Tant et si bien que la présidence de l’université s’est fendue d’un communiqué dénonçant la « propagande » d’une coalition « qui associe les défenseurs du statu quo aux divers corporatismes ». Ambiance… 

Selon les résultats définitifs des élections, les listes de soutien au président Pomerol ont obtenu 45,3 % des voix et 7 sièges au conseil d’administration, le SGEN-CFDT, 18,5 % des voix et 1 siège et la liste anti-LRU, 34,7 % des voix et 6 sièges. La liste pro-Pomerol arrive en tête du collège A mais dans le collège B, c’est la liste « Réinventer l’université » remporte la majorité des sièges du collège B.  

Chez les Iatoss, la CGT, l’Unsa et les Indépendants obtiennent chacun, un siège au CA. Au collège étudiant, la liste des associations indépendantes obtient deux sièges, l’Unef et l’association Averroès, un siège chacun.

Le SGEN-CFDT en arbitre

Deux constats semblent pouvoir être tirés de cette élection. Tout d’abord, l’importance du  SGEN-CFDT qui jouera un rôle d’arbitre au conseil d’administration. Deuxièmement, l’importance du front anti-LRU qui même s’il n’est pas majoritaire à Paris 6, souligne que le malaise des enseignants-chercheurs n’est pas simplement circonscrit aux universités de lettres et sciences humaines.

Même dans une université modèle et moderne comme l’UPMC, (39ème au classement de Shanghai et premier établissement français), les opposants à la loi LRU auront assez de pouvoir pour mener la vie dure à la présidence.

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