ENA : suppression du classement de sortie et promotion de l'égalité des chances à l'ordre du jour

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ENA : suppression du classement de sortie et promotion de l'égalité des chances à l'ordre du jour
© ENA - Fabien Fayard // ©  ENA - Fabien Fayard

Le sacro-saint classement de sortie de l’ENA va-t-il disparaître ? C’est la mesure proposée par Eric Woerth, ministre du Budget et André Santini, secrétaire d’Etat chargé de la Fonction publique, dans un projet de loi présenté en Conseil des ministres mercredi 25 mars 2009. Nicolas Sarkozy, qui avait déjà exprimé le souhait de supprimer ce classement en janvier 2008, les avait mandatés pour élaborer cette réforme de l’Ecole nationale d'administration.

Seuls les élèves les mieux classés accèdent à la "botte"

Le classement de sortie permet aujourd’hui aux quinze premiers d’une promotion de choisir leur affectation dans les grands corps de l’Etat les plus prestigieux, c'est-à-dire la fameuse "botte" (la Cour des comptes, l’Inspection générale des finances et le Conseil d’Etat). Les élèves moins bien classés rejoignent, eux, des postes dans un ministère, un tribunal administratif ou une préfecture.

S'appuyer sur un dossier d'aptitudes

Comment serait remplacé ce classement ? « Les élèves, à l’issue de leur formation commune, ne seront plus affectés en fonction d’un classement mais recrutés par les employeurs sur la base d’un dossier d’aptitudes », expliquent les deux responsables politiques dans un communiqué.

Les élèves pourront désormais candidater librement auprès de tous les employeurs et être reçus, après sélection, lors d’entretiens personnalisés. L’aspect méritocratique conserverait néanmoins une place dans ce nouveau système. Les fameux « dossiers d’aptitudes », qui serviront aux recruteurs pour sélectionner les candidats, comporteraient en effet « les notes et appréciations littérales ».

Une classe prépa avec 15 élèves pour les plus défavorisés

Outre cette nouvelle procédure de sortie, la réforme présentée ouvre trois grands axes afin d’améliorer la formation, « avec un souci d’ouverture sur la société », et de professionnaliser le recrutement.

Tout d’abord, le projet vise à assurer l’égalité des chances à l’entrée de l’école, en ouvrant, dès octobre 2009, une classe préparatoire spécifiquement réservée aux publics défavorisés, qui comptera 15 élèves. L’Ecole nationale de la magistrature (ENM), autre grande école publique qui forme l’élite française, a déjà mis en place un dispositif similaire, avec trois classes préparatoires « égalité des chances » à Douai, Paris et Bordeaux.

Le projet de réforme de l’ENA propose ensuite de renforcer l’alternance dans la formation des élèves, avec des stages qui représenteront au moins la moitié de la durée totale de formation, dont l’un se déroulera sur plusieurs mois en entreprise. Enfin, l’école devrait développer son rôle dans l’accompagnement et la formation des hauts fonctionnaires.

Un débat sur les élites en France

L'émission "le téléphone sonne" , sur France Inter, sera consacrée ce mercredi 25 mars au sujet "La République : ses élites, ses grandes écoles". Christian Margaria, président de la Conférence des grandes écoles (CGE), participera à l'émission.

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