Enquête APEC : un taux d’emploi des jeunes diplômés stable mais fragile

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L’enquête annuelle de l’APEC sur l’insertion des jeunes diplômés, rendue publique mercredi 3 octobre 2012, fait état « de résultats satisfaisants ». Avec un taux moyen d’emploi de 71 %, malgré la situation économique incertaine, la promotion 2011 fait aussi bien que celle de 2010. Toutefois, l’accalmie risque d’être de courte durée, préviennent les auteurs qui anticipent dans les prochains mois une diminution du recrutement cadres, dont les jeunes seront les premières victimes.

En avril 2012, c’est-à-dire, 8 mois après leur sortie de l’école ou de l’université, 71% des 4.082 jeunes diplômés de niveau bac + 4 et plus  interrogés par l’APEC dans le cadre de son enquête avaient décroché un job. Un chiffre identique à la promotion 2010, mais inférieur à l’avant-crise :  en 2008, 77% de jeunes diplômés en poste. En 2011, 78% ont rejoint le secteur privé, et 22% le secteur public.

Les ingénieurs sont les mieux lotis

Dans le détail, les tendances restent les mêmes que celles observées dans l’enquête 2011. Comme pour la promo précédente, les diplômés d’écoles d’ingénieurs restent les « mieux lotis » du marché avec un taux d’emploi moyen de 80% (78 % en 2011). Ce chiffre atteint 72% pour les diplômés d’écoles de commerce et 69% chez les diplômés de l’université, (+ 4 points par rapport à 2011). « Ca ne fait aucun doute, le diplôme reste un passeport pour l’emploi ! », assure Pierre Lamblin, directeur du département études et recherche de l’Apec.

L’informatique et les télécommunications en tête

Les filières « à fort contenu technique et technologique » restent les plus porteuses. C’est dans l’informatique, les  télécommunications, le multimédia, d’une part, et la métallurgie, la mécanique ou l’aéronautique ou chez les ingénieurs généralistes, qu’on trouve les meilleurs taux d’emploi, respectivement 86 et 82 %.

Le secteur médical, paramédical et social (80%, soit +6 points par rapport à 2011), ainsi que le génie civil, l’industrie et les autres spécialités industrielles (78%, + 9 points) arrivent également en tête du tableau.

A l’opposé, 40% des jeunes diplômés de physique, chimie, biologie ou géologie  et d’économie 2011 étaient encore en recherche d’emploi.

Notons enfin que « le marché du travail a été particulièrement favorable aux diplômés en arts, édition, communication, journalisme », qui affichent un taux d’emploi de 71%, soit une hausse de 18 points.

La fonction « études, recherche et développement » reste le premier débouché pour les jeunes en emploi (22%), suivie par la gestion, la finance et l’administration (19%). Troisièmes, l’enseignement et les RH perdent 7 points, tombant de 20% à 13% seulement cette année. L’Apec explique ce changement par la « chute des recrutement dans l’éducation  passant de 16 % pour la promotion 2010 à 7% pour celle de 2010 ».

Une recherche davantage anticipée

Si la durée moyenne de recherche d’emploi reste la même que pour la promotion 2010 (2 mois en moyenne, et une durée médiane d’un mois), les diplômés 2011 ont davantage anticipé leur arrivée sur le marché du travail : 60% ont commencé leurs recherches avant l’obtention de leur diplôme, contre 55% pour la génération précédente.

Des conditions d’emploi un peu plus favorables

En 2012, les conditions d’emploi enregistrent une « légère amélioration ». La part de jeunes recrutés directement en CDI continue de progresser, avec près de 6 jeunes diplômés sur 10 concernés (56%), contre 54%  en 2011 et 47% en 2010. Un accroissement très inégal toutefois selon qu’on sort d’une école d’ingénieurs (76%) ou de l’université (47%), qu’on travaille dans le public (66%) ou le privé (17%). Le statut de cadre reste le plus répandu chez les bac+4 et plus interrogés (63 %), contre 8 % seulement pour les jeunes diplômés bac +3, à qui l’étude consacre un « focus ».

Après une stagnation ces dernières années, le salaire médian global à l’embauche augmente. Il passe de 27 700 euros bruts annuels en 2011 à 27 900 euros cette année. La hausse profite surtout aux sortants d’université (25 200 euros bruts annuels à 26 000), alors que les diplômés d’école de commerce connaissent au contraire une légère dégradation leur rémunération.

Vers une dégradation en 2013

L’accalmie décrite risque toutefois d’être de courte durée : « La situation économique s’est encore dégradée depuis avril, et les résultats publiés par l’Apec en juillet laissent entrevoir une baisse du recrutement des cadres en 2012, qui va d’abord impacter les jeunes diplômés », souligne Jean-Marie Marx, directeur général de l’Apec. Alors que les entreprises avaient embauché 38 000 jeunes diplômés en 2011, l’Apec anticipe entre  « 31 000 et 37 000 » recrutements en 2012. Même si selon Jean-Marie Marx, « la fourchette sera plus proche de 31 000».

4 % seulement des premières embauches réalisées via les réseaux sociaux

Répondre à une offre reste la principale manière de trouver un emploi (30 % des jeunes interrogés), et ceci principalement via Internet, note l’Apec. Les « méthodes d’approche directe » (dépôt de candidature sur Internet, dépôt de CV, présence sur salon, etc.) ont été efficaces pour un quart des interviewés, tandis que 20 % d’entre eux déclarent avoir trouvé leur premier poste suite à un stage. Un chiffre en augmentation. Si 7 jeunes diplômés sur 10 déclarent être inscrits sur un réseau social professionnel (Linkedin, Viadeo), ces derniers restent « marginaux » dans l’obtention d’un premier job. En effet, seulement 4 % des jeunes diplômés ont décroché leur emploi par ce biais.

L'Apec sort un guide de "traduction des diplômes en compétences"

L'Agence a présenté mercredi 3 octobre son nouveau guide "Traduction de diplôme en compétences" à un parterre de présidents d'université. Cet outil méthodologique élaboré avec l'université de Saint-Etienne s'articule en quatre grands thèmes : "sensibilisation et information", "traduction des diplômes en compétences", "appropriation par les étudiants et les équipes professionnelles" et "communication auprès des acteurs économiques. A destination des acteurs de l'insertion professionnelle, comme des étudiants il sera bientôt disponible dans les BAIP des établissements partenaires de l'Apec.

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