Enquête carte de presse : les nouveaux titulaires de plus en plus diplômés

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Plus jeune, plus féminine et plus diplômée : telles sont les évolutions de la population de jeunes journalistes selon les premiers résultats de l’enquête (IFP-CARISM) en cours de réalisation de Christine Leteinturier. Ces chiffres, qui portent sur les nouveaux titulaires de la carte de presse en 2008, ont été présentés lors de la  première Conférence nationale des métiers du journalisme à Paris le 30 septembre 2010. L’auteur, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à Paris 2, a travaillé à partir des dossiers de demande de carte et des CV fournis par la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP).

Le bac+3 comme niveau minimum

Non seulement ces jeunes professionnels sont plus diplômés (72 % de bac+3 et plus, contre 53,4 % en 1990), mais ils passent de plus en plus par une formation spécialisée en journalisme. En 2008, ils étaient 60 % à être passés par une formation professionnelle, soit près de deux fois plus qu’en 1990 (33,2 %). Les écoles reconnues représentent 21,6 % du panel, contre 8,9 % en 1990 ; les écoles non reconnues (y compris universitaires) sont à un niveau comparable (19,6 %, contre 7,3 % en 1990). Par ailleurs, 8,7 % des nouveaux titulaires ont adopté l’alternance (chiffre non connu en 1990) et 9,9 % la formation continue (contre 17 % en 1990). À noter que les diplômés à bac+5 et plus représentent plus d’un cinquième des nouveaux titulaires (22,8 %, contre 16,9 %). À l’inverse, la part des bacheliers et non-bacheliers s’est fortement réduite : 9,5 % de bacheliers (contre 14,4 % en 1990) et 3 % de non-bacheliers (contre 12 %).

« Un marché de la formation professionnelle s’organise, relève Christine Leteinturier. En fonction du niveau de diplôme initial, les chances d’accéder à tel ou tel système de formation sont différentes. Clairement, les écoles reconnues recrutent leurs étudiants à un niveau de diplôme plus élevé. »


Recul des profils scientifiques


Concernant la formation initiale, on constate sans surprise une surreprésentation des filières droit et Sciences po pour les diplômés des formations reconnues (37,8 %, contre 16,7 % pour les écoles non reconnues), suivies des sciences humaines et sociales (26,6 % pour les écoles reconnues, contre 18,9 %). Pour les formations non reconnues, les deux filières information-communication et lettres-langues–arts arrivent en tête : respectivement 30 % et 25,6 % (contre 12,8 % et 17,4 % pour les écoles reconnues). « On constate une forte baisse des profils scientifiques et économiques », a indiqué l’auteur lors de sa présentation. Les scientifiques reculent de 13,8 % à 6,17 % et les profils issus de filière éco-gestion-commerce de 10,5 % à 5,96 %.


Jeunes mais expérimentés


À leur entrée dans la profession, on constate une moyenne de quatre stages (avant la période retenue pour l’obtention de la carte). Et, avant l’obtention de la carte de presse, leur expérience du métier est déjà riche : 35,3 % ont déjà de quatre à six mois d’expérience, 29,2 % entre sept et douze mois et 14,2 % entre treize et vingt-quatre mois.
Quant aux secteurs d’insertion, on retrouve les diplômés des écoles reconnues dans l’information de proximité (40,9 %), puis dans la presse générale et nationale (34,5 %) et, dans une moindre mesure, dans l’information spécialisée (20 %). Les diplômés des écoles non reconnues sont plus présents dans l’information de proximité (43,8 %) et la presse spécialisée (38 %).

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