Enseignants-chercheurs : des revalorisations pour les jeunes et les meilleurs

Maëlle Flot Publié le
Enseignants-chercheurs : des revalorisations pour les jeunes et les meilleurs
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Comment rendre plus attractive la carrière d’enseignant-chercheur, éviter la fuite des cerveaux, voire faire revenir les chercheurs partis à l’étranger ? Valérie Pécresse en avait fait un de ses chantiers prioritaires après le vote de la loi LRU. Ces mesures de revalorisation des carrières des maîtres de conférences et des métiers de la recherche étaient attendues depuis quelques semaines, avec la remise des rapports Schwartz et Hoffmann. Valérie Pécresse en a révélé les grandes lignes le 14 octobre 2008, en introduction du 7ème forum Economie Recherche Innovation organisé par Les Echos. La ministre devrait présenter l’ensemble du dispositif de revalorisation des carrières d’enseignant-chercheur le 20 octobre.

Valérie Pécresse ne veut plus qu’un jeune maître de conférences gagne 2 060 euros bruts par mois, avec plus de 8 ans d’études après le bac. Il touchera désormais environ 2 328 euros par mois. « Leur rémunération augmenterait, dès 2009, de 12 % à 25 %. Avec cette mesure, c’est la reconnaissance du doctorat comme expérience professionnelle à part entière qui se réalise pleinement, c’est l’attractivité du métier d’enseignant-chercheur qui est renforcée, c’est l’inégalité de rémunération entre organismes de recherche et universités qui est résorbée », a déclaré la ministre devant des représentants d'organismes de recherche, d'entreprises et d'élus locaux.

Un salaire plus élevé en début de carrière

A partir de septembre 2009, le doctorat comptera pour deux années d’ancienneté et les activités scientifiques ou pédagogiques antérieures à sa nomination comme maître de conférences seront additionnées. La ministre souhaite également « introduire de la souplesse » quant aux 192 heures de travaux dirigés assurés en plus des travaux de recherche.

Un pactole pour des chaires communes universités - organismes de recherche

Les enseignants-chercheurs les plus prometteurs se verront offrir la possibilité de se consacrer davantage à la recherche. Concrètement, un organisme de recherche et une université pourront recruter ensemble un maître de conférences. Une centaine de « chaire commune » devrait ainsi voir le jour (130 selon l'édition du Monde en date du 10 octobre 2008).

L’heureux élu bénéficiera d’une « décharge d’enseignement de deux tiers, sur le modèle de l’Institut Universitaire de France » (établissement « sans murs » créé en 1991 par Claude Allègre, dont les effectifs ont été « gonflés » cette année) et d’une « prime pouvant aller jusqu’à 15 000 euros par an ».

La ministre a calculé que, dans ces conditions, « la rémunération d’un jeune enseignant-chercheur pourra atteindre plus de 4 000 euros bruts par mois, soit une augmentation de 80 % par rapport à la situation actuelle ». Parallèlement, une aide financière pouvant aller jusqu’à 100 000 euros irait à son laboratoire.   Reste désormais à convaincre la communauté universitaire. Ce qui ne sera pas aisé, ces annonces se faisant à budget constant et sans création de postes.    

Quand le Japon inspire Valérie Pécresse avec sa politique de recherche « A l’heure où la crise financière frappe notre économie, nous devons encore plus miser sur la recherche et sur l’innovation pour relancer la croissance en France et en Europe. Le Japon nous a montré la voie, a expliqué en introduction de son discours la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, le 14 octobre 2008 devant les participants du 7ème forum Economie Recherche Innovation organisé par span style="font-style: italic;">Les Echos. Après sa crise financière des années 90, le pays a massivement investi dans la recherche. En quinze ans, les dépenses fiscales pour soutenir l’innovation dans les entreprises y ont été triplées, tout comme les financements de la recherche sur projet. En parallèle, c’est une réforme globale du système public de recherche qui a été engagée ».    

Maëlle Flot | Publié le