Enseignement supérieur et recherche : les propositions de Terra Nova

Sophie Blitman Publié le
Alors que la campagne présidentielle se met en marche, le think tank de gauche Terra Nova a publié, le 23 août 2011, une contribution intitulée « Faire réussir nos étudiants, faire progresser la France : Propositions pour un sursaut vers la société de la connaissance ». Yves Lichtenberger, ancien président de l'université de Marne-la-Vallée, en est l’un des rapporteurs.Un texte tout sauf consensuel, en 42 points, qui préconise notamment d’augmenter les frais d’inscription à l’université, de réduire le nombre d’élèves en classes préparatoires, mais aussi de verser une allocation à tous les étudiants. Synthèse.


Améliorer la gouvernance des universités et l’orientation des étudiants


Pas de refonte de la loi LRU, mais une amélioration de la gouvernance : voilà ce que propose Terra Nova, à travers la création d’un sénat académique dans chaque université, afin de permettre « une séparation claire des pouvoirs ».
Outre l’organisation d’un grand débat sur l’orientation visant à fixer les priorités et les moyens à y consacrer, le rapport fixe l’objectif, « ambitieux mais réaliste » de 50 % d’une classe d’âge diplômés de licence en 2022.

Personnaliser les premiers cycles universitaires


« Entretien de niveau » lors de l’inscription et formation de groupes de niveaux en L1 et L2, renforcement de l’encadrement et du tutorat, mise en place de parcours réellement pluridisciplinaires : ces diverses mesures doivent permettre une personnalisation des cursus et favoriser les passerelles de l’un à l’autre afin d’améliorer le processus d’orientation, en partenariat avec les autres acteurs (Pôle emploi, collectivités territoriales, CCI…).

Introduire la sélection en M1 et favoriser les passerelles de l’université vers les grandes écoles


Les rapporteurs n’y vont pas par quatre chemins, eux qui préconisent d’« instaurer une sélection au niveau master en M1 », alors que celle-ci s’effectue aujourd’hui à l'entrée du M2.
Autre proposition qui devrait susciter le débat : « diminuer de 33 % en 5 ans le nombre de places en classes préparatoires » et parallèlement « réduire de 50 % en 5 ans les places aux concours des grandes écoles ». Ceci afin d’« augmenter le nombre d’admis dans les grandes écoles issus de l’université et n’étant pas passés par les prépas », et ce, dès la rentrée 2012. Les classes prépas pourraient en outre être administrativement rattachées aux universités ou aux PRES.
Côté enseignement privé, Terra Nova propose de « lancer un audit de la qualité des formations supérieures privées ».

Mieux reconnaître les jeunes chercheurs


Reconnaître professionnellement et financièrement la thèse, augmenter le nombre de postes de doctorants et favoriser le retour des post-docs et des chercheurs de l’étranger, faciliter le recrutement des docteurs dans l’administration : telles sont les propositions avancées en faveur des jeunes chercheurs.
En outre, le think tank évoque une revalorisation « significative » des revenus des enseignants-chercheurs et des chercheurs, ainsi que la possibilité de rapprocher ces deux statuts.
Il faut aussi, selon lui, rééquilibrer les financements de la recherche, entre « un minimum de 50 % de financement contractuel et un maximum de 50 % de financement sur projet ».

Promouvoir la diversité sociale dans l’enseignement supérieur


Pour une réelle diversité de l’enseignement supérieur, Terra Nova entend généraliser certaines initiatives déjà mises en place ponctuellement par des établissements, comme la diminution des coefficients de matières socialement discriminatoire ou l’instauration de passerelles permettant de rejoindre une grande école après l’université.
Il faut aussi, souligne le rapport, inciter les enseignants des établissements difficiles à pousser leurs bons élèves à s’engager vers des études longues.

Augmenter les droits d’inscription et verser une allocation d’études


Reprenant une demande de longue date d’organisations étudiantes, Terra Nova propose de verser à tous les étudiants une allocation d’études supérieures de 500 € par mois, qui pourra être complétée par un prêt à taux zéro garanti par l’Etat, d’un montant de 150 € en licence, et de 300 € en master.
Plus polémique, l’augmentation des droits d’inscription est également inscrite dans le rapport qui préconise, sur cinq ans, un triplement en licence et un quadruplement en master et doctorat. Tous les boursiers resteraient exonérés de ces droits qui atteindraient donc en 2017, 500 € en licence, 1 000 € en master et 1 500 € en doctorat.
Autre priorité chiffrée : le logement étudiant, avec 50 000 réhabilitations et 40 000 constructions.

Pour en savoir plus, consulter l'intégralité de la contribution sur le site de Terra Nova .

Sophie Blitman | Publié le