Enseignement supérieur : quand la rentrée a lieu l'été

Natacha Lefauconnier, Morgane Taquet Publié le
Enseignement supérieur : quand la rentrée a lieu l'été
À l'université Rennes 1, tous les étudiants font leur rentrée le 1er septembre. // ©  UR1
La rentrée universitaire n’est plus en octobre, mais en septembre, voire même en août désormais. Des rentrées plus précoces, qui s'expliquent notamment par l'organisation semestrielle des cours.

Lundi 22 août, 9 heures, et déjà les élèves de première année passent les portes de Sciences po. Il y a quelques années à peine, c'est à cette période que se déroulait le concours d'entrée. Les cours débutaient alors à la mi-octobre.

Comme d'autres établissements d'enseignement supérieur, au fil des années, l'institut de la rue Saint-Guillaume a avancé la date de sa rentrée. Parallèlement au redécoupage de sa scolarité, désormais calée sur le système LMD (licence, master, doctorat), Science po a revu la nature même de son recrutement. Désormais, les candidats se soumettent à un oral, en plus des épreuves écrites.

"C'est une organisation assez lourde qui nécessite du temps, concède Myriam Dubois-Monkachi, codirectrice de la scolarité. D'autant plus que les effectifs étudiants ont augmenté de façon substantielle au cours des dernières années."

Les épreuves écrites du concours ont donc été avancées en février, pour laisser aux équipes pédagogiques le temps d'élaborer et de faire passer les épreuves orales, en mai. Permettant ainsi une rentrée précoce, dès la fin du mois d'août.

S'ADAPTER À DES FORMATIONS SEMESTRIALISÉES

Tout comme Science po, des universités ont progressivement avancé leurs dates de rentrée, suite à la réforme LMD de 2002, induisant des formations semestrialisées. Si la réforme a près de quinze ans, l'organisation tout à fait semestrielle a mis plusieurs années à se mettre en place. Avec deux semestres de 12 à 13 semaines bien distincts, et deux sessions de rattrapage à programmer, le planning de l'année s'est progressivement chargé, obligeant les établissements à adopter un cadre plus contraint. 

"Certaines matières doivent être vues sur un semestre uniquement, il faut donc boucler le programme en un nombre strict de semaines, avant les vacances de Noël pour notre part, explique Cécile Lecomte, vice-présidente orientation et insertion professionnelle à l'université Rennes 1. Par conséquent, si nous faisons un rétroplanning, mécaniquement, la rentrée doit s'effectuer plus tôt."

Certaines matières doivent être vues sur un semestre uniquement, il faut donc boucler le programme en un nombre strict de semaines. (C. Lecomte)

Même constat à Sciences po, où les examens de fin de premier semestre sont organisés avant les vacances de Noël. "C'était important pour la santé des étudiants, justifie Myriam Dubois-Monkachi. Auparavant, ils révisaient pendant leurs vacances et revenaient fatigués à la rentrée de janvier. Aujourd'hui, les élèves comme les équipes partent en congés sereins et reviennent plus reposés."

DU TEMPS POUR L'INTÉGRATION

Au-delà du bouleversement produit par la semestrialisation, les établissements profitent de ces quelques jours gagnés sur l'emploi du temps pour proposer des prérentrées et consacrer des heures à l'intégration des nouveaux étudiants. À l'université Paris-Descartes, en psychologie, les premières années rejoignent leur formation le 29 août. "Les néobacheliers sont un peu perdus, ces quelques jours supplémentaires permettent de leur présenter les locaux, la vie étudiante, les attentes pédagogiques, etc.", indique l'établissement.

À Rennes 1, "l'emploi du temps des premières semaines est un peu allégé pour que les nouveaux arrivants puissent assister aux réunions de prérentrée ", confirme Cécile Lecomte. L'université bretonne a par ailleurs décidé de proposer un jour unique de rentrée, le 1er septembre, pour toutes ces filières, hors quelques masters 2. 

"Cela nous permet d'avoir une démarche commune au sein de l'établissement, ajoute-t-elle. Sans compter que, rentrer très tôt en septembre, en même temps que les lycéens permet à nos néobacheliers de conserver un certain rythme et favorise leur réussite". 

Une manière d'amorcer en douceur le grand saut dans le supérieur.

L'Etudiant en immersion
Durant toute l'année universitaire, les journalistes de la rédaction de l'Etudiant/EducPros suivront la vie de plusieurs établissements d'enseignement supérieur. Parmi eux, Science po.

- Lire le premier épisode : "Ma rentrée à Sciences po" : Amel et Alexandre racontent

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