L’agence de notation financière internationale Fitch Ratings publie un rapport sur l’enseignement supérieur français . Le document commence par dresser le panorama du système national et s’attarde sur une spécificité française : la coexistence d'universités et de grandes écoles. Mais Fitch souligne un rapprochement entre les deux modèles d’établissements depuis quelques années et considère celui-ci comme un « facteur positif dans la mesure où cela permettra d’augmenter l’attractivité des établissements et leur reconnaissance internationale ainsi que le développement des ressources propres provenant tant de la recherche que de la formation initiale et continue ».
Des frais de scolarité en hausse, à moyen terme
Le document s’attarde ensuite sur le financement des établissements : frais de scolarité, bourses, dotations universitaires basées sur la performance, financements privés…. Pour l’agence de notation, « une grande majorité des établissements est en bonne santé financière ». Elle souligne toutefois que 7 d’entre eux avaient été placés sous la surveillance financière de leur recteur fin 2011 , suite à deux années successives de déficit.
Avec la crise économique, Fitch estime que le financement privé – notamment les frais de scolarité – devrait augmenter à moyen terme. Mais selon l’agence, « la limite du financement privé est la dimension sociale de la politique de diversification des revenus ». Plus loin, elle évoque également une autre limite, celle des fondations. « L’une des limites des fondations dans les universités est l’impossibilité pour les investisseurs privés d’avoir un droit de regard sur les formations dans lesquelles ils investissent », indique le rapport.
Facs : les moyens de fonctionnement stagnent
Fitch s’est également penchée sur les dépenses, les investissements, les performances financières, la dette et la liquidité dans le supérieur.
Sur le sujet dépenses, l’agence déclare qu’elle sera « particulièrement attentive à la capacité des établissements à imposer un contrôle de gestion strict en termes de dépenses courantes et de dépenses de personnel ».
Sur le sujet investissements, elle indique que les « universités devront faire face à des investissements à moyen terme », suite à la dévolution du patrimoine.
Sur les performances, le rapport mentionne que « les moyens de fonctionnement des universités sont en stagnation, voire en diminution compte tenu des gels de crédits imposés aux établissements ». Des crédits qui, toujours à moyen terme, ne devraient pas couvrir ni l’inflation, ni l’augmentation de certaines charges.
Du côté des grandes écoles, il relève que des fonds étrangers ont investi le secteur depuis quelques années. Et de citer des exemples : Career Education Corporation (principale filière française : le groupe INSEEC), Englefield Capital (filière française : Studialis) ou Laureate (filière française : l’ESCE, ECE, IFG). Des fonds d’investissement qui demandent aux écoles "entre 8 et 10 % de rentabilité sur 5 à 7 ans".
1,5 milliards d’euros de fonds de roulement en 2011
Enfin, sur la liquidité, le rapport rappelle que Laurent Wauquiez, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, estimait que les universités disposaient d’un fonds de roulement total de 1,5 milliards d’euros fin 2011. Soit l’équivalent d’un, voire de deux mois de salaire des enseignants.
(1) Rapport "Enseignement supérieur – Un secteur stratégique en voie de mutation"