
En 2015, l’ESCP accueillait la première promotion de 47 étudiants de son bachelor in management, un programme post-bac en trois ans, revêtu du grade de licence depuis 2021.
Dix ans plus tard, l’école de management se félicite de la création de cette formation, qui compte 3.179 étudiants début 2025, et dont les deux tiers sont des étudiants internationaux. Ce bachelor, qui se distingue dans plusieurs classements nationaux, est un "succès", estime l’équipe dirigeante.
Ce bachelor est né de plusieurs "convictions", assure Léon Laulusa, directeur général de l'ESCP Business School depuis 2023, ce 21 janvier. Une grande école internationale de management doit détenir "un portefeuille de programme complet : des 1er, 2e et 3e cycles. Elle doit attirer les meilleurs étudiants du monde. Nous voulions aussi retenir les étudiants français, qui ne veulent pas faire de prépa", énumère-t-il.
Une formule de bachelor atypique : "trois ans, trois pays"
À l'époque, la réflexion s’est engagée avec la participation des parties prenantes : personnels, professeurs, étudiants, alumni, partenaires académiques, partenaires entreprises. "Nous voulions un bachelor innovant", pointe Francesco Rattalino vice-président, chargé du développement.
Cela s’est concrétisé par "le bachelor of science, un bachelor généraliste comprenant des maths, des sciences humaines, de la sociologie, des sciences politiques en plus du management", décrit-il.
Autre caractéristique de ce programme : il s’effectue en trois ans dans trois pays différents, puisqu'il est ouvert sur les campus de Madrid, Londres, Paris, Berlin et Turin, pour des frais annuels de 19.460 euros à la rentrée 2025.
Un bachelor en évolution
Pour répondre aux besoins des étudiants et du marché du travail, le bachelor a connu des évolutions ces dernières années. Tout en restant un programme généraliste, il s’est doté d’une spécialisation en 3e année. Les étudiants peuvent ainsi choisir d'approfondir différents champs, comme le luxe, l'entrepreneuriat ou le consulting.
Des séminaires thématiques sont régulièrement organisés, sur l’IA ou les big data par exemple. Des enseignements sur le développement durable ou la géopolitique ont été ajoutés, même s’ils doivent encore être "renforcés", souligne Cécile Kharoubi, doyenne du campus de Paris.
Car le bachelor continue d’évoluer. En particulier, à la rentrée prochaine, le campus de Berlin pourra accueillir les premières années au bachelor, alors qu’il n'accueille aujourd’hui que les 3e année. "Très vite, nous pourrons proposer les B1, B2 et B3 dans tous les campus", précise Francesco Rattalino.
Un investissement de 320 millions d'euros pour les campus
Selon l'école, le bachelor s’est imposé, sans pour autant concurrencer le PGE (programme grande école) de l’ESCP : les profils sont différents, même si ces deux formations recrutent des élèves d'excellence. "La grande majorité des étudiants français du bachelor ont obtenu une mention très bien au bac", souligne le directeur général.
Les étudiants de bachelor représentent près de 30% des effectifs de l’ESCP. Dans le futur, cette part devrait augmenter à près de 40%. "Aujourd’hui, le PGE est le programme le plus important. D’ici quelques années, ce devrait être le bachelor", commente ainsi Léon Laulusa.
L’école s’y prépare avec un plan d’investissement de 320 millions d’euros pour réaménager et agrandir ses campus : celui de Paris représente un coût de 150 millions d'euros, tandis que 80 millions sont investis à Madrid, 40 millions à Turin et 25 millions pour les campus de Berlin et Londres.
Il ne s’agit pas seulement d’augmenter la capacité d’accueil, mais aussi de faire de ces campus des "lieux de vie", favorisant le "bien-être, l'esprit collaboratif et la réactivité". L'établissement souhaite également proposer des pédagogies innovantes à l’aide d’apprentissages personnalisés grâce à des outils d’IA.