Les professeurs n'ont pas l'apanage de l'enseignement des MOOC. A la prestigieuse University of Pennsylvania (privée, Ivy League), le directeur des admissions a aussi droit au sien.
Intitulé « Applying to US universities », et proposé sur la plate-forme Coursera, ce cours de quatre semaines vise à aider les étrangers à décrypter le système des admissions en premier cycle dans les facs américaines.
Donné une première fois en mars 2014 (20.000 inscrits), il sera de nouveau proposé à partir du 3 août. Le cours brasse des thèmes larges et attendus : l'organisation des universités, les classements, comment évaluer ses chances, quelle stratégie faut-il déployer dans ses choix d'établissements, obtenir de bonnes lettres de recommandation... Les étudiants qui réussissent les épreuves du MOOC obtiennent un certificat, qu'ils peuvent ajouter à leur CV ou insérer dans leur profil Linkedin.
“Ce n'est pas un cours pour candidater à Penn” (le surnom de l'université), est-il écrit en préambule. L'université assure qu'il ne s'agit pas de prêcher pour sa paroisse, mais bien d'expliquer le fonctionnement du système. D'ailleurs, le MOOC prévoit des intervenants issus d'autres établissements.
Penn en profite pour proposer un cours en ligne complémentaire payant (1.100 $), également destiné aux étrangers, et portant sur l'aspect le plus stratégique des inscriptions : la rédaction des essais (les universités demandent aux candidats de répondre à des questions d'ordre général et rédiger des textes décrivant leur trajectoire, leurs motivations).
LES MOOC, des outils de communication et d'influence
L'université de Pennsylvanie n'est pas la première université à créer un MOOC à destination des étudiants étrangers. En 2013, UC Berkeley a lancé un cours sur EdX pour apprendre à ce public à rédiger dans un langage académique américain. Ces initiatives montrent comment les MOOC, nés aux États-Unis, peuvent être utilisés comme des outils de communication et d'influence au service de la politique d'un établissement et d'un pays.
Avec 820.000 étudiants étrangers et des effectifs en perpétuelle augmentation qui apportent 24 milliards de dollars par an à l'économie du pays, ces MOOC ont de beaux jours devant eux.