Excellence, hybridation, accompagnement, trépied de la stratégie de Neoma à horizon 2027

Agnès Millet Publié le
Excellence, hybridation, accompagnement, trépied de la stratégie de Neoma à horizon 2027
Le nouveau campus rémois de Neoma devrait être inauguré en 2024. // ©  Neoma BS
L'école de commerce implantée à Rouen, Reims et Paris s'appuie sur ses atouts pour se projeter en 2027. Dix ans après la création de Neoma, la stratégie "Engage for the future" renforcera l'hybridation tandis que le dispositif "Neomact" aidera les étudiants à gérer leur éco-anxiété.

On ne change pas une stratégie gagnante. Creuser son sillon, telle est la philosophie de Neoma, école de commerce issue de la fusion de deux écoles, l'une rouennaise, l'autre rémoise, alors qu'elle fête ses dix ans.

Pour les années à venir, Neoma poursuivra ainsi les orientations engagées ces dernières années. Elles ont permis de consolider la recherche, de déployer un nouveau campus à Paris et de lancer le chantier de celui de Reims, tout en misant sur l'hybridation disciplinaire et la pédagogie numérique.

140 millions d'euros de budget pour asseoir son développement

Delphine Manceau, directrice générale depuis 2017, se réjouit aussi de l'augmentation de 40% du budget de l'école et du doublement des publications de recherche entre 2018 et 2023. Dans cette trajectoire, l'école souhaite passer de 200 à 250 professeurs dans les cinq ans à venir. De quoi publier davantage d'articles de recherche et à des niveaux qualitatifs plus élevés. L'école a en effet pour objectif d'atteindre les 250 articles de recherche et 700 étoiles (soit +35%).

Elle souhaite également accompagner le passage de 10.000 à 11.500 étudiants (dont 30% d'internationaux), hausse alimentée par des recrutements d'apprentis et d'internationaux au niveau master.

Côté finance, c'est un budget de 140 millions d'euros qui est visé, provisionné en partie par le chiffre d'affaires de la formation continue, qui doit tripler d'ici 2027.

Accompagner les étudiants sur le thème des transitions

"Je suis très frappée par l’anxiété des jeunes sur les enjeux sociaux. Il faut leur donner confiance. Nous devons les accompagner à agir dès maintenant", témoigne la directrice générale.

L'école lance "Neomact", un dispositif obligatoire pour tous les étudiants, construits autour de plusieurs temps forts. Tout d'abord, chaque élève évalue son profil pour connaître son niveau de sensibilisation et d'anxiété sur les enjeux de transitions environnementale et sociale. Le dispositif comprend également des journées pour entendre des points de vue contradictoires, exposés par des militants, des dirigeants d’entreprise et des experts.

En parallèle, les étudiants mèneront des projets citoyens concrets, tout au long de l'année. Ces "Neomact days" pourront regrouper des initiatives qui préexistaient, comme des hackathons. Ils permettront aux élèves de se sentir "acteurs de la transformation des entreprises et de la société".

Des simulations et des jeux, basés sur le nouveau cadre européen de compétences en matière de durabilité sont également au programme. Des prix récompenseront également les meilleures initiatives étudiantes ou d’alumni et les recherches des professeurs. A l'issue de ce parcours, l'élève pourra réévaluer son profil et voir son évolution.

Un observatoire sur la géopolitique et la responsabilité des entreprises avec l'Iris

Le renforcement du partenariat avec l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) est le deuxième axe de cet engagement pour la société revendiqué par l'école. "On l'a vu avec la crise sanitaire et le conflit en Ukraine : de plus en plus, la géopolitique devient économique. Les entreprises sont des acteurs géopolitiques, il nous faut le mesurer", observe Delphine Manceau.

Les partenaires lancent donc un Observatoire commun sur la géopolitique et la responsabilité des entreprises et prévoient d'organiser des Rencontres géoéconomiques, à l'automne 2023.

S'engager pour l'excellence académique via l'hybridation disciplinaire

Selon l'école, tous les élèves doivent être exposés aux enjeux géopolitiques mais aussi environnementaux et sociaux. Ces deux derniers sujets seront intégrés à tous les programmes en 2023. Neoma vise une granularité plus fine en 2027 : tous les cours seront repensés. Et pour ceux qui souhaitent approfondir ce domaine, Neoma ouvre des formations comme le MSc sustainibility transition à la rentrée 2023.

Afin de "s'engager pour l'excellence académique", le deuxième levier est l'hybridation disciplinaire. Ainsi, le TEMA, programme de management digital et innovation en cinq ans, ouvrira sur le campus de Rouen en 2024. Créé en 1999 et proposé à Reims et Paris, le nombre de candidats aurait été multiplié par 42 en cinq ans.

L'école cherche aussi à nouer des partenariats internationaux de façon à ce que les élèves du programme grande école n'aient pas à choisir entre double compétence ou international. Deux accords ont été signés avec la Yonsei University (Corée du sud), pour un programme de "Social, science and humanities" et avec l'Adam Smith BS de l'University of Glasgow (Grande-Bretagne), pour un MSc environment and sustainibility.

"Nous pensons toujours que l'international est important. Souvent c’est l’expérience d’une vie. Nous souhaitons le maintenir pour nos étudiants, mais on veut que cela soit plus marquant. Nous les encourageons à partir pour six mois ou un an, pas pour quatre jours. Notre approche : carbone utile ou carbone futile", explique Delphine Manceau.

Pour que l'expérience soit plus "utile", l'école accompagnera davantage sur la connaissance de la culture en amont et le bilan de l'expérience en aval. Et propose également des destinations accessibles en train.

Placer l'expérience et le bien-être étudiant au centre

Neoma veut conforter sa "posture pionnière en matière de technologies immersives". La V2 de son campus virtuel, né en 2020, va proposer de nouveaux espaces de coworking, un design amélioré et une fiabilité renforcée, d'ici "quelques semaines". Dans ce cadre, Neoma participe au comité scientifique du projet JENIII d’Arts et Métiers, financé par l'ANR et dont l'ambition est de développer les formations à distance "via des environnements immersifs et collaboratifs bâtis autour de jumeaux numériques de systèmes industriels réels".

Et pour mettre l’expérience étudiante au cœur de l’apprentissage, Neoma renforce l'adaptative learning, basé sur l'IA et en continuant à s'investir dans le "course design", c'est-à-dire en proposant des cours scénarisés.

Neoma met aussi le bien-être des étudiants au centre de ses priorités en renforçant son wellness center. Mais aussi en formant les professeurs aux troubles psychiques, cognitifs et maladies invalidantes "afin qu’ils repèrent mieux et que l'on puisse accompagner" les élèves, plus nombreux qu'avant, dans cette situation.

Enfin, pour consolider la vie associative avec le sport et les arts, un Conseil de la vie étudiante va être mis en place, constitué pour moitié d'étudiants.

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