Concours Tremplin 2 : Ecricome valide l’épreuve malgré le dysfonctionnement

Sandrine Chesnel Publié le
La décision est tombée en début d’après-midi : les organisateurs du concours Ecricome ont choisi, mardi 23 avril 2013, de maintenir l’épreuve d’analyse de textes comparés, bien que le corrigé de cette épreuve ait été en ligne depuis janvier 2013. Une décision qui va sans doute surprendre beaucoup d’étudiants. Les explications de François Bonvalet, directeur général d'Ecricome.

BONVALET - François - Reims management schoolQu’est-ce qui a motivé la décision de maintenir l'épreuve contestée ?

Nous avons pris en compte trois paramètres. D’abord nous souhaitions que la solution choisie minimise les inconvénients pour les 3.000 candidats qui ont passé le concours Tremplin 2. Je rappelle que les candidats présents ont tous composé, comme la consigne leur en avait été donnée, et qu’il s’agissait donc d’un examen "normal", dans le sens où il n’y a eu ni fraude avérée, ni fuite sur le sujet qui n’aurait bénéficié qu’à quelques-uns, ni erreur dans l’intitulé.

Ensuite il fallait que cette solution soit viable juridiquement et en accord avec le ministère de l'Enseignement supérieur. Dans ce cas précis, on ne peut pas parler de rupture d’équité entre les candidats puisque le corrigé du sujet était en ligne depuis janvier et accessible à tous.

Enfin il fallait tenir compte de la nature même de l’épreuve : il s’agissait de faire une analyse de textes comparés, ce qui permet de mettre en avant les qualités de réflexion des candidats. Il ne s’agissait pas de "recracher" des notions apprises par cœur.
Après examen de tous ces paramètres, nous avons donc décidé de maintenir cette épreuve, en lui conservant le même barème.

Pourquoi ne pas avoir choisi d’annuler l'épreuve ?

Nous n’avons pas choisi cette option car nous nous serions alors justement retrouvé dans une situation d’inégalité entre candidats : certains auraient pu nous reprocher d’invalider une épreuve qu’ils avaient pourtant réussie, d’autres allaient se retrouver discriminés faute de pouvoir se rendre à nouveau disponibles pour repasser l’examen. Je pense notamment aux étudiants étrangers ou à ceux qui passent d'autres examens dans les semaines à venir. Et encore une fois, je répète qu’on ne peut pas parler de rupture d’égalité entre les candidats, puisque tous les jeunes pouvaient avoir accès librement au corrigé de l’épreuve qui était en ligne depuis janvier.

Nous avons recueilli plusieurs témoignages d’étudiants ou de parents affirmant qu’il y avait eu de la triche dans certains centres d’examens, où des concurrents seraient sortis en cours d’épreuve pour consulter le corrigé en ligne. D’autres témoignages relèvent des irrégularités dans le passage du test d’anglais, samedi après-midi. Qu’avez-vous à répondre à ces accusations ?

C’est du grand n’importe quoi ! Pour nous, seuls font foi les procès verbaux des appariteurs présents dans les salles d’examens. Or aucun procès verbal ne fait remonter ces informations. Nous n’avons aucun élément qui atteste de ce genre de dysfonctionnement. Par ailleurs, nous ne sous-traitons pas la surveillance de nos salles d’examens. Nos appariteurs sont des professeurs ou des retraités avec lesquels nous travaillons régulièrement et en qui nous avons toute confiance.

Comprenez-vous la colère de certains jeunes et de leurs parents ?

Bien évidemment, et c’est la raison pour laquelle nous avons envoyé un mail d’excuse dès dimanche à tous les candidats. Mais je veux les rassurer : sur ce genre d’épreuve qui fait appel à la réflexion personnelle, le fait d’avoir eu accès au corrigé ne permet pas de transformer un 8/20 en 18/20.

Vous rendez-vous compte que cette décision de maintenir l’épreuve va à l’encontre de ce que demandent beaucoup d’étudiants, notamment via les réseaux sociaux ?

Effectivement, nous avons pu repérer 80 à 85 personnes qui ont posté sur ce sujet sur différents réseaux sociaux… Mais tous ne demandaient pas l’annulation de l’épreuve, certains espéraient au contraire qu’elle soit validée. Par ailleurs, il ne s’agit que d’une petite partie des 3.000 candidats qui ont passé cet examen, et qui sont dans leur majorité restés silencieux, dans l’attente de notre décision.

Pour expliquer ce dysfonctionnement, vous avez évoqué une erreur humaine, une confusion entre un sujet-type et le sujet de l’épreuve. Quelles mesures prendrez-vous à l’avenir pour éviter un tel problème ?  

Lors de la prochaine session, le BAT (Bon à tirer) des sujets sera signé par deux personnes différentes, et non une seule. Je précise que la présence de cette nouvelle épreuve au concours Ecricome Tremplin 2 n’est absolument pas remise en cause. Elle reste pour nous un bon moyen de sélectionner les meilleurs candidats.

 


 

Sandrine Chesnel | Publié le