Exclusif. Louis Vogel : pourquoi je suis candidat à Sciences po

Camille Stromboni Publié le
Exclusif. Louis Vogel : pourquoi je suis candidat à Sciences po
Louis Vogel - ancien président de l'université Paris 2 Assas et de la CPU - mars 2012 - ©C.Stromboni // © 
C'était une rumeur, c'est désormais officiel. L'ancien président de la CPU, Louis Vogel, vient de déposer sa candidature pour succéder à Richard Descoings à la tête de Sciences po Paris.

Louis Vogel, ancien président de l'université Paris 2 Assas et de la CPU (Conférence des présidents d'université), a annoncé à EducPros dans l'après-midi du 31 janvier 2013 qu'il venait de déposer sa candidature pour devenir directeur de Sciences po Paris. Les prétendants ont jusqu'à ce soir pour faire savoir à Jean-Claude Casanova, président de la FNSP, qu'ils sont candidats.

Pourquoi êtes-vous candidat à la direction de Sciences po pour cette seconde procédure de recrutement ?

L'expression est, je crois, de Richard Descoings : Sciences po est un vrai laboratoire. Ce qui signifie qu'il comporte plein de possibles. C'est une très belle maison, où il y a beaucoup de choses à faire. Elle participe à faire bouger l'enseignement supérieur et la recherche de manière globale, ce qui correspond bien à ma trajectoire. En outre, j'ai moi-même fait Sciences po, je connais donc la maison un peu de l'intérieur et j'en ai gardé un très bon souvenir.

Vous ne vous êtes pas présenté lors de la première procédure …

Effectivement, mais j'avais un nombre important de fonctions [CPU – Paris 2 – PRES Sorbonne universités], donc la question ne se posait pas dans les mêmes termes.

Quelle sera votre priorité à la tête de l'IEP parisien ?

Il ne faut pas s'arrêter au conjoncturel, mais s'occuper du structurel à Sciences po, afin que l'école soit gagnante. Je garde évidemment la primeur de mon projet pour le jury. J'ai établi des propositions très concrètes sur la formation, la recherche, la gouvernance et l'international.

Pourquoi pensez-vous correspondre aux exigences du poste ?

Le cahier des charges établi par Sciences po est très clair et je pense que l'ensemble de mon parcours y correspond. Toute ma carrière est consacrée à l'enseignement supérieur et à la recherche, dont une partie à l'étranger, et je souhaite mettre mon expérience au service de Sciences po.

Le fait d'être souvent catalogué de droite est-il une faiblesse ?

Je ne suis ni de droite, ni de gauche, je suis un candidat indépendant, comme je l'ai toujours été.

Cette nouvelle procédure vous semble-t-elle transparente ? Pensez-vous avoir réellement vos chances ?

La procédure est très structurée et je suis tout à fait confiant. Même si je suis certain d'avoir un grand nombre de concurrents !

30 candidats
Sciences po a communiqué, vendredi 1er février 2013, le nombre de candidats au poste de directeur : 30 ont déposé un dossier. Soit un nombre supérieur à celui de la première procédure avortée (24 candidats)

"Du 1er au 15 février, le comité de recherche va procéder à l’examen des différents dossiers et auditionnera dans la deuxième quinzaine du mois les candidat(e)s retenu(e)s", rappelle l'institut. Au moins deux noms seront proposés ensuite aux conseils dirigeants de l'IEP.

"Pour rappel, le comité de recherche, dont les membres sont tenus à la plus stricte confidentialité, ne communiquera pas l’identité des candidat(e)s. Seul(e)s ces dernier(e)s peuvent prendre l’initiative de faire connaître leur candidature", insiste l'institut.
Jean Pisani-Ferry s'est déclaré
Jean Pisani-Ferry, économiste, directeur de l'institut Brueguel, considéré comme l'un des favoris, a fait sa déclaration à l'AFP, jeudi 31 janvier 2013 au soir :

"J’ai déposé ce soir ma candidature à la direction de Sciences Po. Au terme d’une année difficile et après la mise en lumière de défaillances sérieuses, l’institution doit retrouver la confiance de toutes ses équipes et reprendre sa marche en avant. Pour cela, elle a besoin de se doter d’un projet mobilisateur et de mettre en œuvre les réformes qui garantiront une gestion dynamique, irréprochable et transparente.

Depuis dix ans, je me suis consacré à créer, puis à développer le centre Bruegel. Je souhaite désormais m’engager pleinement dans cette responsabilité nouvelle. Moi-même chercheur et enseignant, je crois pouvoir apporter à Sciences Po ma connaissance des politiques publiques, mon expérience internationale et ma pratique de gestionnaire.

En Europe, Sciences Po peut être un acteur majeur de l’enseignement supérieur. En France, il peut contribuer à sa modernisation. Il se doit d’illustrer qu’excellence, internationalisation et ouverture sociale vont de pair."

OM

Camille Stromboni | Publié le