Financement des études supérieures : l’Allemagne récompense ses bons étudiants

Notre correspondante en Allemagne, Marie Luginsland Publié le
Quelque 10.000 étudiants allemands recevront en 2011 une nouvelle bourse mensuelle de 300 €. Ce programme instauré par la loi du 21 juillet 2010 diffère du dispositif mis en place en France en 2008. Proposé par Valérie Pécresse, il s’agit d’un prêt garanti par l'État qui touche plus de 10.000 étudiants en 2010. En Allemagne, il s’agit d’une bourse réservée aux étudiants brillants. Autre originalité de ce dispositif – cumulable avec une autre bourse (dépendant des revenus et remboursables à la fin des études) : il ne peut être enclenché que si un donateur privé (entreprise, fondation, particulier) abonde à part égale à celle de l'État, soit 150 € mensuels.

La ville de Berlin entend ainsi utiliser ce dispositif pour passer de 2 % d'élèves boursiers actuellement à 10 % à long terme. En contre-partie, l'État allemand attend des associations d'aide aux surdoués qu'elles s'ouvrent davantage à tous les groupes sociaux. Cependant, ce sont les universités qui décideront elles-mêmes de l'allocation de ces bourses.

Elles fixeront également les critères de performance (notes, résultats d'examen), d'investissement personnel et de talent, mais statueront aussi en fonction du curriculum vitæ de l'étudiant et de son engagement social. De même seront pris en compte des critères sociaux et d'origine (enfants de migrants par exemple). Les universités auront par ailleurs la charge de recueillir les fonds privés destinés à couvrir la moitié de ces bourses. Et c'est là que le bât blesse. Car les facs n'ont plus qu'un semestre pour lancer leur collecte auprès de la société civile.

Notre correspondante en Allemagne, Marie Luginsland | Publié le