Fondation Essec : 30 millions d'euros escomptés pour 2015

Marie-Anne Nourry Publié le
L’Essec veut réveiller ses anciens élèves ! Le 27 septembre 2011, la grande école de commerce a annoncé le lancement de sa fondation, qui ambitionne de lever 30 millions d’euros d'ici à 2015. Un objectif raisonnable, puisque l’école avait déjà réussi à obtenir 26 millions d’euros, entre 2003 et 2008. « Il est permis de dépasser ce plafond », précise Gilles Pélisson, le président de la fondation, diplômé de l’Essec en 1979 et ancien PDG d’Accor.

Créée sous l’égide de la Fondation de France, la fondation Essec veut mobiliser les anciens de l’école, en suivant l’idée qu’ils peuvent jouer « un rôle déterminant pour soutenir le développement à long terme et le rayonnement international de l’école ». Le projet est porté par quatre autres anciens de l'école, diplômés entre 1974 et 1986 : Jean Arvis, Yves Dubief, Jean-Philippe Chomette et Thierry Fritsch.

Une collecte « plus transparente et plus pérenne »
A la différence des collectes de dons précédentes, la fondation offre aux « alumni » la possibilité de choisir où ils souhaitent que leur argent soit utilisé : dans les bourses sociales et d’excellence, le déploiement international, le rayonnement académique ou dans les infrastructures. « Si certains souhaitent placer leur argent dans du solide, la construction d’un amphithéâtre sur le campus de Singapour, c'est possible », remarque Gilles Pélisson.

Si la fondation n’a pas été créée plus tôt, à l’image de la fondation HEC qui fêtera bientôt ses 40 ans d’existence, c’est une question de maturité. « La tranche des 55-75 ans qui ont très bien réussi est plus présente à HEC qu’à l’Essec », commente Gilles Pélisson. De fait, le Who’s Who ne comptait que 150 noms de l’Essec, en 2000, contre 720 d’HEC. En 10 ans, le chiffre de l’Essec a triplé.

40 000 alumni, autant de donateurs potentiels
Avec sa fondation, l’Essec espère toucher 4 000 anciens, soit un sur dix. Pour l’instant, ils sont 2 000 à donner, et les versements s’élèvent en moyenne à 300 euros. L’école possède plus de la moitié des adresses des anciens élèves, dont 20% viennent aux manifestations, organisées en France et à travers le monde entier. « Plus les diplômés sont loin, plus ils se retrouvent », observe Gilles Pélisson. L’école mise beaucoup sur les diplômés anglo-saxons, chez qui la tradition du don est bien établie.

Les universités anglo-saxonnes font du fundraising auprès de leurs anciens en instaurant un lien avec leurs étudiants, dès l’obtention de leur diplôme. Gilles Pélisson, qui est également diplômé d’Harvard, en sait quelque chose. Il regrette que ce lien soit « distendu » en France et ne cache pas que la fondation Essec s'est inspirée des universités américaines.

Plus de solidarité en temps de crise
A priori, la crise ne risque pas de freiner les dons. Au contraire, le fait que le financement de l’enseignement supérieur soit de plus en plus présent dans le débat public favorise une prise de conscience. « Un effet de solidarité entre les anciens et les élèves se met en place », confirme le président de la fondation, qui prend en exemple le cas de Thierry Fritsch, à la fois donateur et ancien boursier. Quant à lui, il détient pour l’instant le record du plus gros don, entre 500 000 et 1 million d’euros.

Marie-Anne Nourry | Publié le