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France Universités entend repositionner "l'université comme un acteur important des politiques publiques"

Clémentine Rigot Publié le
France Universités entend repositionner "l'université comme un acteur important des politiques publiques"
France Universités dresse les enjeux de la nouvelle mandature. // ©  Mathilde MAZARS/REA
France Universités (FU) esquisse les grands enjeux à venir pour les universités françaises, lors d’une conférence de presse, mercredi 28 juin dans ses nouveaux locaux parisiens. Guillaume Gellé, président de l'URCA (université de Reims Champagne-Ardenne) et de France Universités, porte notamment les grands thèmes de son mandat : les étudiants, le triptyque "formation, recherche, innovation" et l’international.

"France Universités, c’est plus qu’un club de présidents et présidentes d’universités", a rappelé Guillaume Gellé, président de l’organisation, en préambule.

En présence de ses deux vice-présidents, Virginie Dupont (université Bretagne Sud) et Dean Lewis (université de Bordeaux), Guillaume Gellé a réaffirmé les grands thèmes de cette mandature : les étudiants, le triptyque "formation, recherche, innovation" et l’international.

Les étudiants comme préoccupation première

"Il n’y a pas d’université sans étudiants", a insisté le président de France Universités. Crise économique, sanitaire, inflation… Les étudiants de France subissent de plein fouet les répercussions de ces dernières années difficiles.

"Il y a des étudiantes et des étudiants en grande difficulté, on le voit notamment avec les questions de précarité, mais aussi de santé mentale ou de violences sexistes et sexuelles", précise Guillaume Gellé. "La réforme des bourses, le logement, toutes ces thématiques nous paraissent majeures".

Miser sur la réussite et l’insertion

Le bureau de France Universités a tenu à inscrire les élèves au cœur de son projet, rappelant l’objectif ultime de l’université française : "intégrer celles et ceux qui veulent y entrer et faire en sorte qu’ils y réussissent", a souligné Guillaume Gellé.

"Nos établissements se mobilisent, avec des taux de réussite notamment en premier cycle qui progressent assez fortement", comptabilisant environ 15 points gagnés depuis la mise en place de la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE).

La réforme des bourses, le logement, toutes ces thématiques nous paraissent majeures. (G. Gellé)

C’est notamment cette réussite qui fait de l’université le premier choix des étudiants sur le territoire aujourd’hui, couplée à une excellente insertion professionnelle, "aussi bien après la licence pro que le master", a détaillé le président de France Universités.

Trente mois après le diplôme, on recense entre "90 et 95% d’insertion, sur des grilles de rémunération et des qualités d'emploi qui sont équivalents à ceux de certaines grandes écoles ou écoles d'ingénieurs", a indiqué Guillaume Gellé.

Renforcer la place du doctorat

Le bureau évoque également le doctorat, "diplôme d’excellence reconnu dans le monde entier", mentionnant les difficultés rencontrées pour faire reconnaître sa place auprès des décideurs publics. "Nous avons beaucoup œuvré sur le projet de loi justice pour que ce diplôme reste une des voies privilégiées d'accès au corps de la magistrature", a évoqué Guillaume Gellé.

Parmi les pistes à développer davantage, le président de France Universités cite les Conventions industrielles de formation par la recherche (Cifre), qui permettent aux entreprises de bénéficier d'une aide financière pour recruter des doctorants, et les Conventions de formation par la recherche en administration (Cofra), leur équivalent dans la fonction publique.

Accompagner l’université dans ses évolutions

"Les étudiants formés aujourd’hui vont changer 'N' fois de métier, et les universités doivent proposer une formation tout au long de la vie pour être en capacité de suivre les évolutions de la société", a insisté pour sa part Dean Lewis, vice-président de l’organisation.

Intelligence artificielle, défis numériques, technologiques, climatiques, sociaux… Les grands sujets de demain sont nombreux et l’université française devra savoir rester un lieu formateur de référence.

Parallèlement à ces évolutions, le paysage de l’enseignement supérieur devra aussi faire face, d’ici la prochaine décennie, à une transformation de son vivier de professeurs. "Entre 40 et 50% des effectifs d’enseignants chercheurs partiront à la retraite dans les sept ou huit prochaines années", a mis en garde Guillaume Gellé, alors qu’il existe d’ores et déjà des difficultés pour recruter, notamment dans certaines spécialités médicales.

Investir dans nos campus, c'est aussi préfigurer les nouveaux quartiers et la ville de demain. (G. Gellé)

Le bâti aussi fera l’objet d’importantes évolutions. "Investir dans nos campus, c'est aussi préfigurer les nouveaux quartiers et la ville de demain", a indiqué le président, abordant la question du parc immobilier universitaire, en lien avec la crise de l’énergie et la transition écologique : "nos campus doivent être de vrais démonstrateurs de ce que l'on peut faire de mieux dans une ville respectueuse de l'environnement et où l’humain a sa place".

Investir dans l’université et renforcer son autonomie

"Investir dans l'enseignement supérieur et la recherche, c'est investir dans la France et pour la France", insiste Guillaume Gellé.

Mais de forts investissements impliquent une véritable confiance en l'université française, qui a besoin conjointement de moyens, de reconnaissance et d’autonomie, "afin qu’elle puisse apporter des réponses les mieux adaptées aux situations auxquelles elles sont confrontées sur leur territoire."

Accélérer les partenariats internationaux

Parmi ses grandes orientations, France Universités souhaite également miser sur l’international. "Nous allons bientôt connaitre une nouvelle phase de création d'alliances universitaires et d'élargissements d'alliances au niveau européen", s’est réjoui Guillaume Gellé.

"La place de l'université dans la construction de l'Europe est un enjeu majeur. Ces alliances - qui, au départ, étaient plutôt des programmes de formation - sont devenues aussi de véritables programmes de recherche".

La place de l'université dans la construction de l'Europe est un enjeu majeur. Ces alliances sont devenues de véritables programmes de recherche. (G. Gellé)

Au sein de l’Hexagone aussi, le bureau a exprimé son souhait de "repositionner l'université comme un acteur important des politiques publiques", notamment en renforçant leur présence "dans les nombreux débats parlementaires et auprès de l'ensemble des ministères qui ont un lien avec la formation, la recherche, l'innovation", a insisté Guillaume Gellé.

Clémentine Rigot | Publié le