Fusion BEM-Euromed : un projet ficelé en 6 mois

Propos recueillis par Jessica Gourdon Publié le
BEM et Euromed, business schools de Bordeaux et Marseille, ont officialisé le 18 janvier 2012 leur fusion, prévue pour début 2013 . Les directeurs de ces deux écoles, Philip McLaughlin et Bernard Belletante , décryptent les modalités de ce rapprochement. Ils évoquent les changements concrets qui attendent les professeurs et les étudiants.

Depuis combien de temps travaillez-vous sur ce projet de fusion ?

Philip McLaughlin : Les discussions avec Euromed ont débuté en juin 2011. Mais les fusions sont dans l’air du temps, et cela faisait longtemps que nous réfléchissions à une telle possibilité.

Pourquoi BEM et Euromed ?

Philip McLaughlin : Parce que les deux gouvernances sont tombées d'accord ! Et avec Bernard Belletante, nous nous connaissons bien, notamment au travers d'Ecricome.

Bernard Belletante : La Chambre de commerce de Bordeaux, tout comme le Conseil d’administration d’Euromed, partagent le même constat. A savoir la necessité de faire bouger les lignes pour que les territoires et les écoles restent attractives au niveau international.  Les structures actuelles ne sont pas adaptées aux enjeux mondiaux. Ensuite, il y a une logique d’union de deux grandes métropoles du sud, dont les marques sont connues à l’international, et qui ont chacune de gros atouts économiques : le vin, et le secteur portuaire.

Qu’est ce que cela va changer pour les étudiants et les enseignants ?

Philip McLaughlin : Dès la rentrée 2012, les étudiants auront accès aux différentes spécialisations des deux campus, et pourront passer de l’un à l’autre. Les accords d’échanges et de double diplômes internationaux seront mis en commun, tous comme nos campus à l’étranger. Nous allons aussi partager nos réseaux d’entreprises partenaires.

Bernard Belletante : Nous allons aussi créer une équipe de recherche unique, qui va se spécialiser sur trois thématiques fortes. L’idée est aussi de répondre en commun aux appels d’offres des entreprises en matière de formation continue, et de lancer de nouveaux programmes. Nous allons par exemple développer le « Wine MBA » de BEM sur l'actuelle antenne chinoise d’Euromed. Nous souhaitons aussi lancer ensemble un nouveau campus à l’étranger. Enfin, nous allons mettre en commun tout ce qui concerne la promotion, les salons, le recrutement à l’international.

Cette réorganisation va-t-elle entrainer des suppressions de postes ?

Bernard Belletante : Certains changeront de fonctions, mais nous n'allons pas supprimer de postes. Lorsqu'Euromed a repris l’école de design et l’école de commerce de Toulon, nous n’avons licencié personne. L’objectif n’est pas de réduire les coûts, mais de faire mieux avec davantage de ressources. Nous souhaitons devenir une des écoles du top 15 européen.


Y-aura-t-il une seule admission pour les deux écoles ?

Bernard Belletante : Pour le moment, nous gardons deux procédures distinctes. Rien n’empêchera ensuite les étudiants de changer de ville.

Philip McLaughlin : Mais ce qui est sur, c’est qu’il y aura un diplôme unique pour les deux campus. Et un seul nom d'école !

Quelle sera la gouvernance de cette nouvelle école ?

Bernard Belletante : Nous travaillons sur ce sujet. Il n'y aura qu'un seul directeur général, et un conseil d’administration où seront représentés les chambres, les régions, les acteurs économiques…


Euromed a-t-elle failli fusionner avec l'ESC Toulouse ?

Bernard Belletante : Un projet était en cours, mais n’a finalement pas abouti. La CCI de Toulouse a toutefois été tenue au courant de nos discussions avec Bordeaux !

Comment ont réagi les étudiants, les enseignants et le personnel de vos écoles ?

Philip McLaughlin : Pour le moment, plutôt bien ! L’accueil semble positif.

Bernard Belletante : Même constat à Marseille. Même les associations d’anciens nous ont envoyé un message de soutien.

Propos recueillis par Jessica Gourdon | Publié le