Future Université de Toulouse : fusion ou fédéralisme ?

De notre correspondant à Toulouse, Frédéric Dessort Publié le
Impensable il y a encore quelques semaines au PRES de Toulouse, la fusion de six établissements toulousains est maintenant mise en balance avec un modèle plus fédéral en vue de la création de l'Université de Toulouse. Un choix qui devra être arrêté pour la réponse à l'Idex 2, dont le contenu sera voté le 27 novembre 2011 par le CA du PRES.

« La fusion n'est plus taboue », a estimé Gilbert Casamatta, à l'issue du dernier conseil d'administration du PRES Université de Toulouse fin septembre. Cette hypothèse fait désormais partie des options structurelles de la future Université de Toulouse, dont la création a été largement suggérée par l'État dans le cadre de l'appel à projets Initiatives d'excellence. Le jury de ce dernier a en effet demandé la mise en place d’un transfert de pouvoirs étendu des établissements actuels vers une structure centrale.

Si la voie empruntée est celle de la fusion, elle pourrait concerner les six membres fondateurs du PRES (sur 14 membres au total) : les trois universités de Toulouse, l’INPT, l’ISAE et l’INSA. Le curseur à régler consistant à déterminer le niveau de subsidiarité entre une gouvernance centrale et celle de « collèges », composés des grandes écoles ou d'autres sous-ensembles.

Bruno Sire et Gilles Fourtanier plaident pour un modèle fédéral

L'éventualité d'une fusion ne fait toutefois pas l'unanimité au sein du PRES. En l'occurrence, Bruno Sire, président de Toulouse 1, et Gilles Fourtanier, président de Toulouse 3, y sont opposés et possèdent un droit de veto. « Mais il ne s'agit certainement pas de mener les discussions sous la pression du veto, nous recherchons le consensus et je crois que nous y arrivons », souligne Bruno Sire suite à la dernière réunion de travail des membres fondateurs, le 10 octobre 2011.

Contre la fusion, ils font valoir plusieurs critiques, dont celle d'un établissement ingouvernable de plus de 80.000 étudiants, avec des sous-groupes trop hétérogènes. À l'inverse, Alain Ayache, directeur de l'INP-ENSEEIHT, récuse l'argument de complexité du site toulousain, tandis que Nicole Belloubet, première vice-présidente de la région, ne voit pas d'obstruction à une fusion à terme, même si, dans un premier temps, le modèle fédéral peut être souhaitable.

Pour l'heure, quatre groupes de travail – celui qui est dédié à la gouvernance étant dirigé par Jean Tirole – sont à pied d'œuvre afin d'approfondir le dossier Idex toulousain. In fine, le CA du PRES tranchera, le 27 novembre 2011, sur le débat entre fédéralisme et fusion. La réponse à l'Idex sera envoyée à Paris le 8 décembre 2011 au plus tard, alors que la sélection finale est prévue au mois de février 2012.

Un grand établissement à l’horizon

Fusion ou pas, la future Université de Toulouse devrait prendre le statut juridique de grand établissement. Son organisation ne serait plus bicéphale, comme cela était envisagé dans la première réponse à l'appel à projets des Idex. La fondation prévue pour réceptionner les financements et gérer les programmes d'excellence est donc remise en cause, au profit d'un processus de labellisation dénommé « UT* ».

Autre piste de réflexion : la création de cross-faculties, à l'américaine. Exemple : un étudiant suivant un cursus scientifique pourra opter pour un enseignement en management ou en droit. Précisons enfin que les représentations de salariés ne siégeraient pas au CA, mais dans une structure consultative, le conseil d'orientation de site.

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