Gabriel Attal précise le mode de fonctionnement du SNU

Pauline Bluteau Publié le
Gabriel Attal précise le mode de fonctionnement du SNU
Depuis octobre 2018, Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, multiplie les rencontres avec les jeunes pour présenter le Service national universel. // ©  Franck CRUSIAUX/REA
Collectivités locales et rectorats seront également impliquées dans la mise en place du Service national universel. C’est ce qu’a laissé entendre Gabriel Attal, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, lors de sa rencontre avec l’Afev, à Nantes, le 14 novembre 2018.

Si les contours du dispositif étaient déjà connus, – un mois obligatoire, suivi d’une phase facultative d’engagement –, devant l’Afev (Association de la fondation étudiante pour la ville), Gabriel Attal a précisé le fonctionnement du SNU (Service national universel). Pour la période obligatoire, les deux premières semaines se dérouleront en internat. Au programme : formation aux premiers secours, prévention en matière de santé, d’environnement, d’accès au droit…

Les deux semaines suivantes seront consacrées à une mission d’intérêt général au sein d’associations, de collectivités locales ou d’un corps en uniforme. Le secrétaire d’État a avancé la nécessité de collaborer avec les pouvoirs publics, pour mettre en place le dispositif, mais également avec les rectorats, afin de valoriser l’engagement des jeunes volontaires.

Une dizaine de départements pilotes en 2019

À Nantes, Gabriel Attal a particulièrement mis l’accent sur la deuxième phase du SNU : l’engagement volontaire, qui pourra notamment s’effectuer à travers le service civique. Depuis sa mise en place, ce dispositif attire de plus en plus de jeunes : 6.000 en 2010, 123.000 en 2017. Après avoir effectué un mois obligatoire à 16 ans, les jeunes qui le souhaiteraient pourront réaliser un service civique de trois à douze mois avant leurs 25 ans.

"En encourageant les jeunes à s’engager, les pouvoirs publics devront leur proposer des missions", ajoute le secrétaire d’État. Contactées par EducPros, les préfectures de la Creuse (département qui pourrait tester le lancement du SNU) et de Loire-Atlantique ne savent pas encore quel sera leur rôle. Dans "Le Parisien" du 18 novembre 2018, Gabriel Attal déclarait que le SNU ne verrait véritablement le jour qu’en 2026, même si une première phase de test commencera en juin 2019 au sein d’une dizaine de départements pilotes.

Aujourd’hui, les entreprises recherchent également des compétences sociales que l’on peut acquérir dans le milieu associatif.
(G. Attal)

Un volontariat à mettre en valeur

L’autre ambition du secrétaire d’État concerne la reconnaissance du service civique. "On s’engage pour les autres, mais également pour soi : il faut que cela soit valorisé." Selon lui, plusieurs freins empêchent encore les jeunes de se porter volontaire.

"Les jeunes n’ont pas tous le temps et l’argent pour réaliser leur service civique. Pourtant, aujourd’hui, les entreprises recherchent également des compétences sociales que l’on peut acquérir dans le milieu associatif. Nous sommes actuellement en pleine réflexion pour valoriser cet engagement auprès de l’enseignement supérieur", détaille-t-il.

Un avis partagé par William Marois, recteur de l’académie de Nantes. "Le service civique est une belle manière de mettre en application sa volonté d’engagement. Cela permet de se conforter dans ses souhaits professionnels et de gagner en expérience", estime-t-il. Avant d’ajouter : "La valorisation doit être examinée au plan national et au sein des universités, j’y suis favorable."

Là encore, le recteur reste dans l’expectative : "Je n’ai aucune idée de ce qui pourrait être proposé, il faudra en rediscuter." Le secrétaire d’État imagine d’autres dispositifs pour encourager le volontariat auprès des jeunes. "Cela pourrait aussi passer par des points d’accueil où tous les acteurs seraient amenés à se rencontrer et à échanger sur les missions éventuelles." Une idée testée en direct auprès des participants à la rencontre, qui ont semblé l'approuver.

Pauline Bluteau | Publié le