Google Glass, fracture numérique, autoapprentissage : l’innovation made in USA

De notre correspondante aux Etats-Unis, Alice Gillet Publié le
Google Glass, fracture numérique, autoapprentissage : l’innovation made in USA
L'innovation made in USA // © 
REVUE DE PRESSE – ÉTATS-UNIS. L’innovation technologique nourrit l’imaginaire futuriste et les débats sur l’école de demain. Mais le bilan américain reste contrasté, entre inégalités exacerbées et business modèles inadaptés. EducPros vous propose une sélection d'initiatives et d'actualités.

Les Google Glass en classe

Stephen diFilipo est vice-président et DSI du Cecil College, dans le Maryland. Ce technophile affirmé évalue, dans un entretien avec EdTech Magazine, l’intérêt pédagogique des lunettes intelligentes de Google qu’il a testées dans son établissement universitaire.

Cette "technologie embarquée" présente des fonctionnalités similaires à celles d’un ordinateur ou d’un smartphone, mais se contrôle par reconnaissance vocale. Au Cecil College, elles ont permis aux enseignants d’enregistrer des vidéos éducatives d’un genre nouveau, sur le modèle des vidéos d’Andrew Vanden Heuvel. Côté étudiants, elles servent aussi bien à faire des recherches Google classiques qu’à  étudier la géométrie grâce à la réalité augmentée, qui superpose au monde réel un contenu numérique pédagogique. Pour diFilipo, le port des lunettes intelligentes exigera néanmoins de repenser certaines pratiques, comme les examens et autres évaluations en cours.

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Réduire la fracture numérique à l’école

Dans un article du 4 février 2014, US News décortique le plan financier de la Maison Blanche visant à réduire les inégalités d’un système éducatif américain à deux vitesses.

Quelques jours après son discours sur l’état de l’Union, le président américain a annoncé un investissement de 3 milliards de dollars (2,2 Md€) pour combler la fracture numérique, effort conjoint des institutions publiques et de plusieurs géants technologiques.

La contribution de la Commission fédérale des communications (1,5 Md€) servira à établir une connexion Internet sans fil dernière génération dans 15.000 écoles. Celle du ministère de l’Agriculture (7,3 M€) financera des bourses pour l’apprentissage à distance dans les zones rurales.

Côté privé, Apple, Microsoft, Verizon, Sprint et AT&T feront don de tablettes et autres appareils informatiques, de logiciels et de connexions wi-fi à des élèves défavorisés. Ils offriront également des formations au numérique pour enseignants.

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L'autoapprentissage, avenir de l’éducation ?

Markus Witte, cofondateur et P-DG de la start-up de logiciel linguistique Babbel, analyse dans un article de Wired les limites structurelles de la "révolution numérique de l’éducation" américaine.

Si certaines innovations, comme les MOOCs, ont déclenché une prise de conscience bien réelle chez les professionnels du secteur, la plupart des start-up souffrent, selon lui, de l’inertie du gouvernement et du corps enseignant, qui freinent l’innovation. Les périodes de test des technologies émergentes imposées par les établissements sont trop longues, les processus d’implémentation des outils trop rigides… Bref, les produits qui s’adressent aux établissements scolaires sont figés dans des cycles de vente trop lents pour être viables.

Witte en conclut que la révolution numérique de l’éducation ne peut pas se faire de l’intérieur. Les technologies émergentes doivent être mises directement entre les mains des élèves, des étudiants et autres particuliers désirant s’instruire. D’après l’entrepreneur, c’est donc sur le développement des outils d’autoapprentissage que l’industrie doit se concentrer, et non sur les technologies d’enseignement numérique, dépendantes d’un système éducatif finalement trop rigide.

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