Grand emprunt : la saison 2 des IDEX

Sophie Blitman et Camille Stromboni Publié le
Grand emprunt : la saison 2 des IDEX
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Le dépôt des dossiers pour la seconde vague des IDEX [Initiative d’excellence] s'est clos mardi 20 septembre 2011. Résultat : 11 projets concourent pour tenter de rejoindre PSL, Strasbourg et Bordeaux, vainqueurs du premier tour. Un nouveau venu s'ajoute aux 10 candidats recalés du premier tour : Paris Ouest Nanterre La Défense. Dans quel sens les projets ont-ils été retravaillés pour convaincre le jury, depuis l'échec à l'IDEX 1 ?

Sur la gouvernance tout d'abord. C’est le point majeur sur lequel les projets d’IDEX ont évolué pour ce second tour. Pour l’UEB (université européenne de Bretagne), qui représente son projet IC Ouest, cela correspond à un recentrage de la gouvernance autour des universités de Rennes 1, Brest et Nantes, qui ont des représentants au conseil d’administration, aux côtés des PRES UEB et UNAM (Université Nantes Angers Le Mans).

Clarification de la gouvernance : "le jury ne voyait pas très bien comment allait fonctionner l’Idex"

Ce qui n’est pas le cas de Rennes 2, Angers et Le Mans, qui restent tout de même associées au projet. Résultat : un CA de 20 membres, et un "nombre d’enseignants-chercheurs qui passe de 4 000 au départ, à environ 1 600-2000", détaille Guy Cathelineau, président de Rennes 1.

Une gouvernance clarifiée

A Montpellier, la question de la gouvernance s’est posée davantage en termes de clarification. En effet, à l’issue de la première audition, « le jury ne voyait pas très bien comment allait fonctionner l’Idex, qui la piloterait, avec quel type de mandat, quelle représentation », relate Bernard Hubert, président d'Agropolis International et animateur du comité de pilotage Idex 2.

Pour cette deuxième vague, le projet Sud de France propose de créer une fondation de coopération scientifique avec un CA de 16 membres, dont la moitié de personnalités extérieures au sein duquel serait élu le président – l’autre moitié étant composée de représentants des universités et des organismes de recherche.

Des projets restructurés

Autre évolution des dossiers d’IDEX : une restructuration des projets. Si la gouvernance de l’Idex Sud de France a été clarifiée, son périmètre, en revanche, a été élargi à l’ensemble de la région Languedoc-Roussillon, jusqu’à atteindre 25 partenaires : « c’est un changement significatif », souligne le président d’Agropolis International. Car telle est, selon lui, l’originalité du projet qui correspond à la particularité d’une région où « tous les grands établissements de recherche nationaux sont représentés » (CNRS, Inserm, Inria, IRD…).

« Ce n’est pas aussi simple qu’à Strasbourg ou Bordeaux : il ne suffit pas de fusionner les universités, nous devons inventer quelque chose »

« Ce n’est pas aussi simple qu’à Strasbourg ou Bordeaux : il ne suffit pas de fusionner les universités, nous devons inventer quelque chose, poursuit Bernard Hubert, en faisant travailler ensemble les organismes et les établissements ». A l’exception, cependant, de l’université de Montpellier 3  « qui ne souhaite toujours pas rejoindre le projet », précise l’animateur du comité de pilotage.

Elargissement également à Paris-Est, qui a développé dans son second projet IDEX les partenariats académiques et économiques, par exemple dans le secteur santé (avec l’Etablissement français du sang, l’Agence nationale de recherche sur le sida, ou encore l’Institut de veille sanitaire).

Le périmètre a été de son côté consolidé, avec outre les problématiques sur la Ville et la Santé [les deux axes clés du projet], le développement des croisements entre ces deux thématiques, et une politique de recrutement adossée au projet global. « C’est une mise en cohérence de l’ensemble. Nous affichions au départ une intention, c’est désormais une politique structurée », estime Bernard Saint-Girons, président du PRES Paris-Est, porteur du projet.

« Nous affichions au départ une intention, c’est désormais une politique structurée »

Le projet IC Ouest de l’UEB, quant à lui, a été restructuré autour de quatre départements d’excellence qui devront être « des attracteurs internationaux » : océans du 21e siècle, technologies et sciences de l’information et de la communication, science des matériaux et ingénierie, enfin biomarqueurs et biothérapie.

Des thématiques qui s’appuient sur les résultats des autres appels à projets des Investissements d’avenir : « pour faire un département, il faut un Labex, mais aussi un IRT ou un IEED, et un projet transformant », explique Guy Cathelineau, qui souligne que « ces départements bénéficieront d’une réelle autonomie de manière à créer un système intégré, autour de la recherche, de l’innovation et de la formation ». Et l’UEB n’exclut pas, en fonction des résultats à venir des autres vagues de Labex, de faire évoluer ce périmètre d’excellence.

Prochaine étape : la pré-sélection parmi ces 11 challengers en novembre 2011. La sélection finale, qui réunit les finalistes [pré-selectionnés] des deux vagues, est prévue pour février 2012. Le clap de fin d'une compétition de près de deux ans, pour capter une part des 7.7 milliards d'euros de dotation promis.

Une nouvelle marque : « Université Paris Saclay »

L’IDEX 2 de Paris-Saclay a pour objectif de transformer la FCS (Fondation de coopération scientifique) en une « université Paris-Saclay ». Les établissements du projet auraient vocation à devenir chacun une composante de cette université.

Les 10 projets d'IDEX recalés au premier tour

- Saclay
- Paris-Est
- Hésam
- Sorbonne Paris Cité
- Aix-Marseille
- Bourgogne-Franche Comté
- Université européenne de Bretagne-L’UNAM
- Lille
- Lorraine
- Montpellier

Voir aussi : les 3 vainqueurs du premier tour de l'IDEX
Voir aussi : les candidats préselectionnés au premier tour : Toulouse, Grenoble, Lyon, Sorbonne universités
Voir aussi : le calendrier du Grand Emprunt

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