Grand Emprunt : Toulouse mise sur son Aerospace Campus

Olivier Monod Publié le
Le PRES Université de Toulouse a présenté, le 1er juillet 2010, son projet d'institut de recherche technologique (IRT) de Toulouse. C'est l'un des premiers pôles à dévoiler son jeu dans le cadre du grand emprunt.

Les PRES se préparent au Grand O du grand emprunt chacun à leur manière. Les règles du jeu ne sont pas encore totalement établies puisque les appels d'offres n'ont pas tous été publiés, mais déjà le PRES Université de Toulouse se positionne par rapport à ses concurrents.

« Nous ne pouvons pas attendre les cahiers des charges précis, sinon nous devrons travailler dans l'urgence », affirmait le président, Gilbert Casamatta, jeudi 1er juillet 2010, lors de la présentation du projet de l'IRT de Toulouse, Aerospace Campus, en présence de représentants des laboratoires et des entreprises de la région. Un dossier « pas complètement arrêté » afin de pouvoir « facilement s'adapter aux exigences précises du futur cahier des charges ».

Le projet d'IRT déposé devant l'ANR

Avec cette présentation médiatique, les Toulousains espèrent influer sur ces « futures exigences » lors des ultimes séances de travail gouvernementales. Dans un premier temps, ils vont devoir déposer leur projet auprès de l'ANR (Agence nationale de la recherche) dans le cadre de l'Appel à manifestations d'intérêt paru la veille de leur conférence.

L'enjeu est de taille ! Gilbert Casamatta estime que son PRES peut concourir pour « 22 milliards d'euros » dans le cadre du grand emprunt. Pour bien se placer sur la ligne de départ, Université de Toulouse mise donc sur sa renommée en matière aéronautique et sur ses liens étroits avec les industriels du secteur. « Nous aurions pu présenter d'autres projets plus avancés, mais l'aéronautique est un secteur fort à Toulouse », explique le président.

Forte présence du secteur privé

Le projet a tout pour plaire au gouvernement. Forte présence du secteur privé, renommée internationale du savoir-faire, volonté constante de valoriser la recherche via une politique de dépôt de brevets active et surtout liens étroits entre formation, recherche et industrie. « À Toulouse, le potentiel de l'enseignement supérieur et de la recherche est dépassé par la demande industrielle », avertit Christian Desmoulins, président du directoire d'Actia.

Reste un point crucial, celui de la gouvernance. Qui pour diriger la nouvelle structure ? Qui pour gérer l'argent ? La volonté gouvernementale étant floue en la matière, les universitaires et leurs partenaires marchent sur des œufs et préfèrent ne pas trancher. C'est à peine s'ils esquissent quelques principes. « Nous ne voulons pas multiplier les guichets, l'IRT sera donc géré par une structure dédiée », assure Gilbert Casamatta. Pour l'heure, un organe de pilotage réunissant le bureau du PRES (6 membres), 3 établissements publics de recherche et 3 pôles de compétitivité aura l'œil sur l'ensemble des projets. « Tout doit se faire dans la transparence la plus totale, précise le président. Le but est de voir rapidement les frictions et les rapprochements possibles entre les projets. »

Les Toulousains ne sont pas les premiers à communiquer sur le Grand Emprunt. L'université de Nantes a déjà annoncé sa candidature pour la création d'un institut hospitalo-universitaire. Une stratégie d'affichage public qui ne sera peut-être pas suivie par tous les acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Olivier Monod | Publié le