Grande-Bretagne : l’apprentissage, alternative à l’augmentation des frais de scolarité des universités

Elisabeth Blanchet Publié le
La loi sur l'augmentation des frais de scolarité a beau avoir été votée fin 2010, elle continue à susciter des remous : une grande manifestation étudiante est prévue ce 9 novembre 2011. Deux lycéens ont par ailleurs entamé une action en justice contre le gouvernement. Selon eux, le triplement des frais de scolarité va à l'encontre de l'égalité au droit à l'éducation. Quant aux conséquences de cette augmentation, elles se font déjà sentir puisque les premiers chiffres indiquent une chute de 12% du nombre d'inscriptions pour la rentrée 2012.

Même si les résultats publiés fin octobre par UCAS (1) concernent les universités les plus prestigieuses telles que Cambridge et Oxford ainsi que les universités qui enseignent les disciplines médicales, ils constituent chaque année un indicateur fiable du futur nombre d'inscrits à la prochaine rentrée. Les syndicats étudiants attribuent cette chute à la politique d'augmentation drastique des frais de scolarité dès la rentrée 2012 : ils passeront de 3400 € à 10 200 € par an.

L’apprentissage, une alternative à l’université

La peur de l'endettement conduit les jeunes à envisager d'autres alternatives que le supérieur. L'apprentissage, par exemple, est une option de plus en plus prisée. Encouragée par le gouvernement – ce dernier a voté en juillet l'attribution d'un budget de 28 millions d'euros au financement de 10 000 places d'apprentis dans des entreprises privées -, cette alternative a déjà séduit deux fois plus de jeunes à la rentrée 2011 qu’en 2010. D'autre part, de plus en plus de bacheliers ont les yeux directement tournés vers les entreprises qui, en interne, proposent leurs propres cursus de formation tout en permettant à leurs nouvelles recrues d'avoir déjà un pied dans le monde de l'entreprise.

La loi sur l'augmentation des frais d'inscription universitaires contraire au Human Rights Act 1998 ?

Cependant, Callum Hurley et Katy Moore, deux lycéens âgés de 17 ans, eux, veulent aller à l'université et ils estiment que le triplement des frais de scolarité va à l'encontre de la loi sur les droits humains de 1998 (Human Rights Act 1998) et ont saisi la Haute Court. Leur avocat, Sam Jacobs, soutient que même si cette loi ne garantit pas un accès gratuit à l'enseignement supérieur, elle met des limites aux inégalités entre les appliquants.

En attendant les résultats de l'audience, c'est dans les rues de Londres que Callum et Katy rejoindront leurs pairs pour manifester le 9 novembre dans une manifestation étudiante “Anti frais de scolarité et anti coupes budgétaires”.

(1) UCAS (Universities and Colleges Admission Service) : http://www.ucas.ac.uk/

Elisabeth Blanchet | Publié le