Grande-Bretagne : les publications scientifiques gratuites et accessibles à tous d'ici à deux ans

Elisabeth Blanchet, notre correspondante à Londres Publié le
Le vent de révolte qui a soufflé sur la Grande-Bretagne au printemps 2012 a porté ses fruits : d'ici à deux ans, les publications scientifiques – jusque-là monnayées par les grands éditeurs scientifiques – bénéficieront d'un accès libre et gratuit à quiconque.

Au printemps dernier, un vent de révolte contre la mainmise des éditeurs spécialisés dans les publications scientifiques et leurs prix d'accès s'empare de la Grande-Bretagne. Une véritable tornade suivie par plus de 12.000 universitaires et baptisée le «Printemps académique». Ses revendications : briser le monopole des éditeurs spécialisés tels que Elsevier, Springer ou Wiley et rendre l'accès des publications libre et gratuit à toute entité (organisations, institutions, particuliers...).

Jusqu'à présent, Elsevier, Springer et Wiley avaient la mainmise sur la majorité des publications dans le monde : après relecture des papiers proposés et l'élaboration d'une revue par des pairs, ces derniers les publiaient dans des revues spécialisées qui n’étaient accessibles qu’aux chercheurs par des abonnements extrêmement onéreux (jusqu'à 20.000 € par moi) contractés par les bibliothèques des universités.

Les protestations du printemps ont débouché sur la mise en place de nouvelles mesures, issues des résultats du rapport Finch commandé par le gouvernement. Elles assurent que, d'ici à 2014, les résultats de toute recherche financée par des fonds universitaires publics seront accessibles gratuitement en ligne à tout un chacun. Pour financer cette transition et notamment le coût de la «revue par des pairs» (jusqu’à présent pris en charge par les maisons d'édition), le gouvernement vient de débloquer 12 millions d'euros issus du budget global des sciences destiné aux universités. Reste à savoir comment vont réagir les éditeurs scientifiques...

Elisabeth Blanchet, notre correspondante à Londres | Publié le