Grande-Bretagne : triplement des frais de scolarité des étudiants dès 2012

De notre correspondante à Londres, Élisabeth Blanchet Publié le
Jeudi 9 décembre 2010, les députés britanniques ont voté en faveur de l'augmentation des frais de scolarité à une faible majorité de 323 contre 302 votes favorables. C'est donc officiel : dès 2012, les universités britanniques pourront aller jusqu'à tripler leurs frais et ainsi les faire passer de 3 900 € à 10 800 € par an pour le premier cycle (undergraduate degree).

Selon la nouvelle loi, les étudiants continueront à payer rétroactivement, une fois diplômés de leur premier cycle universitaire et à condition d'avoir un salaire minimum de 25 000 € par an.

"Personne ne prend plaisir à demander à de jeunes diplômés de s'endetter. Mais les coupes budgétaires dans le secteur du supérieur sont une réalité et nous devons nous assurer que nos universités sont correctement financées pour être à la hauteur des demandes des étudiants, sans avoir à diminuer le nombre de places", commente le professeur Steve Smith, président de University UK, l'organisme qui représente les doyens et présidents d'université.

La Rolls Royce du Prince Charles attaquée

A l'extérieur du Parlement, c'est un autre son de cloche que l'on entend. Les protestations étudiantes sont de nouveau marquées par des scènes de violence dont l'attaque de la Rolls Royce du Prince Charles et de Camilla. Le couple royal s'en sort indemne mais la journée du 9 décembre 2010 se solde par 43 manifestants et 12 policiers blessés.

Et le mouvement opposé aux coupes budgétaires ne semble pas prêt de faiblir. "Nous avons perdu aujourd'hui au Parlement parce que les députés n'ont pas tenu leurs promesses. Mais la lutte n'est pas finie pour autant. Nos manifestations et notre travail ont déclenché une nouvelle vague d'activisme et de protestation qui se renforce un peu plus chaque jour", déclare Aaron Porter, président du Nation Union of Students.

L'hiver risque en effet de rimer avec mouvements sociaux, le gouvernement britannique ayant l'intention d'annoncer de nouvelles coupes non seulement dans l'éducation mais aussi dans d'autres secteurs du service public.

De notre correspondante à Londres, Élisabeth Blanchet | Publié le