Grenelle de l’éducation : 700 millions d’euros supplémentaires promis aux enseignants

Guillaume Mollaret Publié le
Grenelle de l’éducation : 700 millions d’euros supplémentaires promis aux enseignants
Blanquer grenelle de l'éducation // ©  Simon LAMBERT/HAYTHAM-REA
Jean-Michel Blanquer annonce 700 millions d’euros supplémentaires pour les enseignants du primaire et second degrés. Cette enveloppe doit permettre aux enseignants français de gagner "au moins 2.000 euros par mois" et de placer leur rémunération dans "le peloton de tête des pays de l'OCDE".

Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé, mercredi 26 mai, une nouvelle revalorisation des salaires des enseignants du primaire et du secondaire. Cette hausse s’élève à un montant de 700 millions d’euros pour 2022. Une somme qui s’ajoute aux 400 millions d’euros - soit 33 à 100 euros mensuels par enseignant en fonction de l'ancienneté avec une meilleure prime au début de carrière - déjà votés l’an dernier par la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF).

Cette promesse a été formulée lors de la conclusion du Grenelle de l’Education, lequel a généré 458 propositions à l’issue de trois mois de discussions et une cinquantaine de réunions dans des ateliers chargés de réfléchir à la modernisation du ministère.

Un effort budgétaire pour les jeunes enseignants et ceux en milieu de carrière

Cet investissement dans l’humain se révèle d’une "ampleur inédite" et même "historique" a commenté le ministre. Concrètement, ces 700 millions d’euros vont se traduire par une augmentation des salaires des jeunes enseignants et de ceux se trouvant en milieu de carrière. Près de 100 millions d’euros proviennent de l’extension de l’aide annoncée l’an dernier, 400 millions d’euros supplémentaires restent à ventiler, et feront l’objet de négociations en juin avec les syndicats, tandis que 200 millions d’euros correspondent à l’octroi de 15 euros par mois en apport à la souscription d’une complémentaire santé, à l’instar de ce qui a été récemment mis en place dans l’ensemble de la fonction publique d’Etat.

Les premières augmentations seront versées dès fin mai et seront réévaluées de façon pluriannuelle. La prime de 150 euros dédiée à l’équipement informatique, en vigueur depuis février, est annoncée comme maintenue d’une année sur l’autre.

Autre précision : "le taux de promotion des enseignants accédant à la hors-classe sera porté à 18% dès 2021 (17% en 2020), pour 1.700 bénéficiaires supplémentaires par an. Cela représente un effort de 8 millions d'€ charges comprises en année pleine. Ce taux de promotion sera également confirmé pour 2022", détaille le ministère. En outre, les CPE et professeurs documentalistes toucheront "respectivement +236 € et +233 € bruts par an pour un coût de 3,2 millions € et 3,1 millions €". Les inspecteurs de l’Éducation nationale, bénéficieront également d’une revalorisation et de la création d’un 11e échelon (4,3 millions € au total). Quant aux personnels de direction, "dont les possibilités d’avancement hors classe sont également améliorées", ils se partageront une enveloppe d’un montant global de 20,9 millions d'€.

Ces mesures ont été accueillies fraîchement par les syndicats. Pour Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, "400 millions, c'est extrêmement faible. Ce n'est absolument pas à la hauteur de la situation, surtout pour un ministre qui s'était targué, dès son entrée en fonction, d'une revalorisation historique. Là c'est vraiment des mesurettes, c'est beaucoup de bruit pour rien."

Des mesurettes pour les syndicats, un effort historique pour le ministère

Pour Jean-Michel Blanquer, pourtant, l’effort porté par l’Etat se situe à un niveau jamais vu qu’il estime à "plus de 6 milliards d’euros sur le quinquennat, essentiellement sur les salaires", alors qu’il s’établissait à "2,5 milliards sur le mandat précédent (de François Hollande, ndlr)" et "environ 2 milliards" sous l’ère Sarkozy.

Ainsi, le ministre de l’Education entend qu’à l’horizon 2025, si ses successeurs maintiennent ce cap, aucun enseignant ne gagne "moins de 2.000 euros nets par mois" afin de "rejoindre le peloton de tête des pays de l’OCDE pour la rémunération des enseignants."

Grenelle de l'éducation : 12 engagements autour de trois axes

Parmi les 12 engagements pris mercredi par Jean-Michel Blanquer, lesquels tournent autour de "trois axes", (la personnalisation, l'esprit d'équipe et l'amélioration du service public de l’éducation nationale), on trouve notamment la possibilité pour les enseignants de pouvoir plus facilement accéder à des fonctions d’encadrement. Ils pourront également diversifier leur carrière en poursuivant l’enseignement tout en étant, par exemple, chargé de mission d’inspection.

En outre, la gestion de ressources humaines promet une forme de "proximité" par une gestion au niveau des rectorats. Son ambition est "de faciliter la prise de décisions pragmatiques au quotidien, au moment où se développe une vision stratégique à l’échelle d’une région pluri-académique, dont le corollaire est une vision nouvelle de l’échelle départementale et infra départemental." (Sic).

Enfin, sur le plan des mobilités, ces dernières promettent d’être encouragées entre les enseignants de lycée professionnel et de lycée général et technologique mais aussi à l’international. Par ailleurs, des ponts pour développer des détachements interministériels promettent également d’être lancés.

Guillaume Mollaret | Publié le