Grenoble Alumni Angels : la double compétence

Cécile Peltier Publié le
Dans le paysage fourmillant des réseaux de business angels des Grandes écoles, GEM (Grenoble école de management) Angels avait déjà l'originalité d'être en partie gérée par des étudiants. Le fonds d'investissement franchit une étape en ­s'associant avec les ingénieurs de Grenoble INP pour donner naissance à un nouveau club : Grenoble Alumni Angels.

"Il existe des structures rattachées à une aire géographique, à une école, mais l'alliance entre des diplômés d'écoles de commerce et d'ingénieurs est inédite, assure Benoit Giroud, directeur associé d'E-Mobilia Group et président de GEM Angels. Réunir nos deux écoles va nous permettre d'être plus forts en jouant la complémentarité."

Alors que la plupart des réseaux s'ouvrent à tous les porteurs, Grenoble Alumni Angels cible l'accompagnement et le financement de projets d'étudiants et de diplômés des deux mai­sons. Il peut s'agir d'une création, d'un développement ou d'une reprise d'entreprise. Objectif : leur faire profiter de l'expertise, du carnet d'adresses et du financement des Angels pour les aider à démarrer leur activité.

Avis aux amateurs, le nouveau fonds n'est pas bouclé et cherche encore des personnes prêtes à mettre de l'argent pour l'investir ensuite dans des projets. Un préalable nécessaire à la création officielle de la société Grenoble Alumni Angels. "Parmi les actionnaires potentiels déjà ­déclarés, plusieurs sont déjà présents chez GEM Angels, mais cela relève du choix de chacun de participer ou non à cette nouvelle aventure", précise Benoit Giroud. "Pas de profil type" : GEM Angels compte des chefs d'entreprises, des cadres de l'industrie, des serial entrepreneurs... Leur motivation : "recréer du lien avec leur école, sur un projet socialement intéressant en accompagnant leurs pairs malgré les risques liés au financement de l'amorçage", décrypte Benoit Giroud. Le ticket d'entrée est de 20.000 à 60.000 euros par projet.

Le nouveau fonds repose sur une mutualisation du risque. Les actionnaires n'investissent pas dans un projet à titre individuel mais au nom du club. Un schéma actionnarial qui permet de ­financer davantage de projets ­et d'éviter le parasitage du développement des sociétés soutenues par les business angels. "Nous sommes actionnaire minoritaire avec un seul représentant au sein du conseil d'administration afin de faciliter les décisions et l'entrée de nouveaux investisseurs au besoin", analyse Benoit Giroud. Ce modèle a aussi l'avantage de faciliter les échanges avec le porteur de projet.

Comme au sein de GEM Angels, les candidats au nouveau fonds passeront par une première phase de ­sélection, assurée par 9 étudiants du mastère spécialisé Entrepreneurs de GEM. Dans la peau d'un investisseur, ils s'appuient sur les méthodes apprises en cours ou des angels pour mesurer la faisabilité des projets. "On leur demande de formuler des recommandations. Ils font ensuite une restitution en séance plénière en présence de tous les angels intéressés. En général, ils ne sont pas passés à côté de grand-chose...", se félicite Benoit Giroud. En cas de feu vert des investisseurs, le projet est alors présenté à un comité de direction.

GEM Angels, créée en 2010, a levé 200.000 euros, qu'elle a totalement investis dans trois projets, dont Sushio. La start-up, spécialisée dans la dématérialisation de factures, vient de gagner l'entrée à l'accélérateur Yodlee. Quant à GAA, elle s'est fixé un objectif de 200.000 euros également, qu'elle compte bien atteindre dans les prochaines semaines.

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Cécile Peltier | Publié le