Harmonisation européenne des cursus : l'Espagne traîne des pieds

Armand Chauvel, notre correspondant à Barcelone Publié le

L’Agence nationale d’évaluation (ANECA) espagnole a donné son aval pour  les nouvelles formations proposées par les universités en accord avec le processus de Bologne. Seule 10 % de l’offre universitaire espagnole sera modifiée cette année. Quelque deux cents diplômes de trente-quatre universités (sur un total de soixante-quinze) ont été soumis en début d’année à l’approbation des autorités pour intégrer l’Espace européen d’éducation supérieure (EEES). À elle seule, la Communauté autonome de Madrid a fait la moitié des propositions.

« C’est encore peu, mais le processus va s’accélérer et l’université espagnole sera entièrement adaptée à Bologne en 2010 », estime Federico Gutierrez- Solana, recteur de l’université de Cantabrie et vice-président de la Conférence des recteurs. Sans s’attarder sur les conflits qui ont opposé les universités au gouvernement antérieur de José Maria Aznar au début des années 2000, il rappelle que l’Espagne a engagé le processus « plus tard que les autres pays européens », les années 2001-2002 ayant été consacrées à la grande réforme universitaire de la LOU. Ce qui ne signifie pas, selon lui, que les universités soient restées les bras croisés.

« Il y a eu beaucoup d’expériences pilotes d’adaptation des diplômes et de formation des professeurs », assure-t-il. 60 % du professorat de l’université de Cantabrie a reçu une formation aux nouvelles technologies et aux bonnes pratiques qu’implique l’adaptation à Bologne. Et le contenu de 50 % des diplômes a déjà été modifié dans l’esprit de l’EEES. Le schéma espagnol de LMD, 4-1-3 avec 240 crédits pour la licence, répond selon lui à la volonté de « potentialiser ce diplôme de façon à le rendre plus crédible sur le marché de l’emploi ». Le seul blocage sérieux vient de certaines formations d’ingénieurs très professionnalisées telles que le diplôme de technicien en travaux publics (trois ans) ou celui d’ingénieur des ponts et chaussées (cinq ans). Mais, là aussi, des solutions devraient être trouvées dans les prochains mois.

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