États-Unis. Hult, une business school d’un nouveau genre

De notre correspondante aux Etats-Unis, Jessica Gourdon Publié le
États-Unis. Hult, une business school d’un nouveau genre
Sur son campus de San Francisco, Hult rassemble 800 étudiants dans un bâtiment aménagé comme une start-up. // ©  Jessica Gourdon
Viser spécifiquement les étudiants étrangers en assumant sans complexe son objectif : leur permettre d’utiliser ses formations comme des tremplins vers les États-Unis. Tel est le modèle de Hult Business School.

Jadis en perdition, Hult a été rachetée en 2003 par le fondateur du groupe suédois de séjours linguistiques Education First (EF), le milliardaire Bertil Hult, qui en a fait une machine de guerre. Implantée à San Francisco, Boston, Shanghai, Londres et Dubai, Hult constitue désormais l'une des plus grosses business schools des États-Unis, et grimpe peu à peu dans les classements.

À San Francisco, l'école rassemble 800 étudiants en centre-ville. Un beau bâtiment moderne, aménagé comme une start-up, avec des espaces ouverts, de la moquette, des espaces pour jouer aux échecs, des canapés et de grandes tables où travailler en petits groupes. Le campus est accessible sept jours sur sept, 24 heures sur 24.

Les bureaux de professeurs et de l'administration ont des portes transparentes et ouvertes, et sont mitoyens des salles de cours. Hult possède aussi un bâtiment pour loger ses étudiants à Oakland, de l'autre côté de la baie, là où les loyers sont moins élevés.

Priorité au Bachelor

Contrairement à la plupart des business schools américaines, qui se focalisent sur le MBA et rassemblent peu d'étudiants, Hult a très tôt décidé de se positionner sur le créneau des Bachelors et cible les jeunes dès la sortie du lycée. Pour aller chercher ses futurs étudiants en Inde, en Chine ou au Brésil, elle fait appel à des recruteurs locaux sur place.

Alors qu'aux États-Unis, un étudiant sur deux abandonne avant d'obtenir son diplôme de Bachelor, Hult affirme avoir un taux de rétention de 93%.

Hult se distingue aussi par l'internationalisation de son cursus : elle offre la possibilité à ses élèves de MBA de changer de pays tous les six mois et de suivre leur scolarité dans trois campus au total. Un système peu commun aux États-Unis.

L'école n'est pas très sélective (au niveau Bachelor, deux tiers des postulants sont admis), mais Hult se vante savoir retenir ses élèves. Alors qu'aux États-Unis, un étudiant sur deux abandonne avant d'obtenir son diplôme de Bachelor, Hult affirme avoir un taux de rétention de 93%.

Placer des étudiants étrangers dans des entreprises américaines

Si Hult a décidé de cibler les particulièrement les étudiants étrangers, c'est que ceux-ci sont toujours plus nombreux à vouloir venir étudier aux États-Unis et que leurs besoins et attentes sont spécifiques, notamment au moment de trouver un premier emploi.

"95% de nos étudiants du campus de San Francisco sont étrangers. Il y a, au total, 120 nationalités représentées", explique Manpreet Dhillon, professeur à Hult à San Francisco, et également en charge du centre carrières.

"La vraie spécificité de mon travail, c'est de les aider dans leurs démarches de visas, pour qu'ils puissent trouver un travail aux Etats-Unis à la sortie. Placer des étudiants étrangers dans des entreprises ici, c'est vraiment notre spécialité. 45% de nos diplômés décrochent un job aux États-Unis, ce qui est incroyable, étant donné les difficultés supplémentaires qu'ils peuvent rencontrer."

Hult à San Francisco.

Un concours de start-up étudiantes

Persuadé de l'efficacité de son modèle, Hult compte l'amplifier. À San Francisco, l'établissement prévoit de construire un nouveau campus, afin de doubler ses effectifs au niveau Bachelor. Idem à Boston.

Question marketing, l'école n'est pas en reste. Pour faire connaître sa marque partout dans le monde, Hult a eu une idée efficace. En 2010, elle a créé un concours de start-up étudiantes dans le domaine de l'économie solidaire et a réussi à le faire sponsoriser par une fondation puissante : celle des Clinton. Le Hult Prize est devenu l'un des plus grands concours étudiant du monde, avec 30.000 participants en 2015. Chaque année, au mois de septembre, c'est Bill Clinton qui annonce le nom du vainqueur.

En octobre 2015, Hult a réalisé un autre gros coup. L'établissement a fusionné avec Ashridge, une business school anglaise spécialisée dans la formation continue, mais qui connaissait, depuis 2008, certaines difficultés financières.

Une opération qui lui permet de récupérer dans ses fichiers les 6.000 entreprises clientes d'Ashridge, ainsi que les 60 professeurs et les activités de recherche de cette école
– un domaine qu'elle avait peu développé jusqu'ici. Le nouvel ensemble fusionné compte 400 enseignants, et près de 3.000 étudiants. De quoi placer Hult dans le clan des écoles qui comptent.

Learning Expedition EducPros
Hult Business School a fait partie des visites de la Learning Expedition EducPros dans la Silicon Valley début novembre 2015. La délégation s'est également rendue à Stanford, Berkeley, Autodesk, Techshop, Coursera...

Véritable plongée au cœur de l'innovation et de l'écosystème de la côte Ouest, ce voyage d'études a été l'occasion pour les participants de nouer de nouveaux partenariats et de faire émerger de nombreux projets.

Prochain départ en mai 2016 vers Israël, la Start-up Nation.

De notre correspondante aux Etats-Unis, Jessica Gourdon | Publié le