Idefi : les sciences et l’ingénierie en bonne place parmi les lauréats

Sophie Blitman Publié le
Le jury de l’appel à projet concernant les Initiatives d’excellence en formations innovantes (Idefi) a sélectionné de nombreux projets dans les domaines des sciences et de l’ingénierie. Outre les sept écoles d’ingénieurs porteuses des projets, les UFR de sciences ont aussi été récompensées, parfois même sur des projets concurrents puisque les deux réseaux Polytech et Figure font partie des lauréats.

Sur les 37 projets labellisés Idefi , 9 concernent les sciences de la matière et l’ingénierie, 6 les sciences de la vie, la santé, l’agronomie et l’écologie. Côté établissements, on compte 7 écoles d’ingénieurs parmi les porteurs de projets, dans des domaines très divers et dotés de financements allant de 1,5 à 5,5 M€.

Des projets qui ouvrent les écoles d'ingénieurs vers d'autres disciplines

5,5 M€ ont été attribués à INNOVENT-E, le projet porté par l’Insa Rouen qui vise à créer un Institut français de formation ouvertes et à distance pour soutenir le développement et la création de PME-PMI innovantes à l’export.


ONIRIS et ses partenaires remportent, quant à eux, 5,2 M€ pour M-AN-IMAL, une nouvelle formation inscrite dans la logique du concept « One Health » (une seule santé) dont l’objectif est de « construire un parcours de formation interdisciplinaire concernant les interfaces de santé homme/animal ».


Avec les Ateliers de l’innovation et du co-design (ADICODE) pilotés par l’ISEN, l’ISA et HEI et dotés de 5 M€, les étudiants vont être amenés à conduire des projets innovants en appliquant la technique de marketing collaboratif du « co-design » qui consiste à solliciter des communautés virtuelles pour créer ou finaliser un produit.


Avec 4,3 M€, Supméca, en association avec l’EISTI et l’ENSEA, va lancer sa plateforme collaborative d’ingénierie système (PLACIS), grâce à laquelle « des groupes d’étudiants de plusieurs pays apprendront à mener à bien des projets internationaux, comme dans la vie active ».


4,1 M€ devraient par ailleurs permettre à la « d.school Paris-Est at Ecole des Ponts » de s’affirmer sur la scène mondiale. Dans la lignée des Living Labs européens et en lien avec les « design schools » de Stanford , Helsinki et Potsdam, le projet, centré sur la thématique du développement durable, vise à former à l’innovation selon l’approche du « design thinking » qui s’attache à faire réfléchir ensemble des personnes aux profils très différents.


De son côté, le projet ECOTROPHELIA porté par AgroParisTech a reçu 3,5 M€ dans le but de créer un réseau national et européen de formation à l’excellence en innovation alimentaire, qui devrait renforcer la compétitivité des entreprises agro-alimentaires.


Le programme Valorisation des projets des étudiants, lancé par l’ECE à l’automne 2011, se voit quant à lui doté de 1,5 M€. Il s’agit d’imposer aux élèves de quatrième et cinquième années, qui réalisent un projet en équipe, de travailler sur l’aspect valorisation afin de « quitter le cadre d’un simple exercice pédagogique ». Cette valorisation peut consister en une innovation menée en coopération avec une entreprise ou un laboratoire de recherche, une publication scientifique, la participation à un concours national ou international, une contribution au développement du logiciel libre, un dépôt de brevet ou encore la création d’une start-up.

3 autres projets scientifiques d’envergure

Autre projet labellisé Idefi : l’Institut Villebon - Georges Charpak, porté par l’Université Paris Saclay, dans une perspective d’ouverture sociale. La dotation de 2,5 M€ devrait en effet financer la « création d’un internat de formations supérieures destiné à des bacheliers issus des filières scientifiques et technologiques dans les zones rurales ou urbaines sensibles afin de les amener au niveau licence scientifique généraliste pour qu’ils poursuivent en école d’ingénieurs ou en master ».

Enfin, au sein des universités, deux projets pourtant concurrents ont été récompensés par le jury. Les 13 écoles internes du réseau Polytech bénéficieront d’une dotation de 9 M€ pour leur projet d’Accompagnement des vocations scientifiques et techniques vers le titre d’ingénieur (AVOSTTI) qui vise à « améliorer l’attractivité des formations d’ingénieurs et à conforter leur visibilité à l’international ».
Parallèlement, 10 M€ ont été attribués au réseau FIGURE pour la mise en place d’une filière de formation d’ingénierie dans les universités, alors même que la controverse liée à ces masters d’ingénierie est loin d’être close.

Sophie Blitman | Publié le