Un Idefi entre France et Espagne : le futur master en ligne Miro

Gabrielle Rocca Publié le
Un Idefi entre France et Espagne : le futur master en ligne Miro
Université de Perpignan // ©  U. Perpignan
Quatre universités, espagnoles et françaises, travaillent à la création d'un master en ligne consacré au tourisme et à la valorisation du patrimoine. Labellisé Idefi (Initiative d'excellence en formations innovantes), le projet Miro est porté par l'université de Perpignan et doit voir le jour à la rentrée 2014.

C’est dans le cadre de l'appel à projets Idefi (Initiatives d’excellence en formations innovantes) du grand emprunt que l’université de Perpignan a décidé, en octobre 2012, de lancer un nouveau master interdisciplinaire sur le thème de la valorisation touristique des patrimoines dans le territoire Midi-Pyrénées.

Baptisé Miro (master interdisciplinaire par regroupement des organismes économiques et universitaires dans le territoire Pyrénées-Méditerranée), ce projet bénéficie d’une subvention de 5,5 millions d’euros répartis sur sept ans.

Outre l’université de Perpignan, porteuse du projet, le futur master réunit trois autres établissements partenaires : l’UPMC via l’Observatoire océanologique de Banyuls-sur-Mer, l’université de Gérone et l’université des îles Baléares, renforçant ainsi les liens entre les établissements français et catalans.

En plus de cette dimension binationale, le master a la particularité de proposer un système de cours en ligne via une plate-forme pédagogique sur laquelle travaillent encore les fondateurs du master. Les supports des cours seront multimédias, intégrant à la fois de la vidéo et de l’écrit.

Un master commun à quatre universités

Le master verra le jour en septembre 2014. Dans une première phase, il se présentera sous une forme similaire à celle des doubles diplômes : "Les élèves seront diplômés de deux universités [et non des quatre, NDLR] en fonction du nombre d'ECTS validés, explique Guillem Salles, coordinateur du projet Miro. Par exemple, un étudiant inscrit dans un master de l'UPVD [université de Perpignan Via Domitia] pourra, moyennant validation de 30 ECTS proposés par l'université des îles Baléares, prétendre à un diplôme de cette université. Cela implique en amont la rédaction d'une convention établissant une reconnaissance mutuelle des matières ouvrant droit à des ECTS."

Le projet prévoit ensuite de créer, en 2016, un master à part entière : des cours en présentiel retransmis en direct en ligne devraient s'ajouter aux contenus déjà accessibles sur la plate-forme. Cependant, "les proportions restent encore à définir", précise Guillem Salles.

L’université de Perpignan entend ouvrir le master à la formation continue. Si, en 2014, les quatre universités délivreront des diplômes, il s'agira, à partir de 2016, d'un "diplôme européen unique reconnu par les institutions européennes et codélivré par quatre établissements", mentionne le coordinateur.

Un master pluridisciplinaire

Les deux grandes thématiques enseignées reposent sur le tourisme "pur" et la valorisation du patrimoine. Ces deux domaines interagissent ensemble. Mais les élèves du master étudieront également l’économie et le management, l’histoire, et plus précisément l’histoire de l’art, ainsi que les langues avec lesquelles ils devront se familiariser dans le cadre de leur vie professionnelle.

Multiculturalité oblige, les cours seront traduits dans quatre langues : le français, l’anglais, l’espagnol et le catalan. Les étudiants seront néanmoins sensibilisés à plusieurs d’entre elles en comparant et en analysant les mêmes textes écrits dans les différentes langues. L’objectif étant qu'ils acquièrent, dans chacune, quelques bases du vocabulaire du tourisme, dans une optique professionnelle.

Renforcer l’attractivité de l’espace Pyrénées-Méditerranée

Le choix des deux axes centraux du master, l'Espagne et le tourisme, s'explique tout d'abord par la proximité entre Perpignan et la Catalogne au sein de la région Pyrénées-Méditerranée, qui n’est pas seulement géographique, mais aussi historique. De plus, d'un point de vue économique, le tourisme dans cette zone est une activité importante. Le projet Miro vise à répondre aux besoins de travailleurs formés aux métiers de ce secteur.

quelques questions encore en suspens

Pour l’heure, le projet n’est cependant pas totalement abouti. Il reste notamment à déterminer si des examens terminaux auront lieu en présentiel ou en ligne, sous forme de remise de dossiers. "Le projet est jeune, reconnaît Guillem Salles, il demande encore aujourd’hui un travail en amont".

Gabrielle Rocca | Publié le