Immobilier universitaire francilien : nouvelle passe d’armes entre la ministre et les collectivités

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«Nous signerons d’ici l’été, les premières conventions de dévolution du patrimoine universitaire » a annoncé Valérie Pécresse, le 6 avril 2011 à Paris. La ministre était invitée aux Rencontres Régionales organisées par l’AEF, la CPU et la Caisses des dépôts, et consacrées au « patrimoine immobilier des universités ».  Valérie Pécresse a rappelé que l’objectif du ministère était de transférer la propriété du patrimoine "à l’issue du plan Campus". L’UPMC devrait être à Paris parmi les premiers signataires de cettedévolution immobilière .

Mise en sécurité préalable

« Dans la loi sur la dévolution du patrimoine, l’Etat s’engage à remettre les bâtiments en sécurité avant le transfert, mais l’Etat n’a pas cet argent » a estimé Jean-Loup Salzmann, invité des rencontres au titre de président de la CPU Ile-de-France. «L’impécuniosité de l’Etat fait que la mise en sécurité s’éloigne au fur et à mesure que l’on s’en rapproche » a jouté le président de Paris 13.

Le front des collectivités

Les représentants des collectivités locales présents à la table-ronde consacrée aux projets parisiens et franciliens, ont par ailleurs réagi aux propos de la ministre. Celle-ci avait quelques instants plus tôt exprimé son attente de « signer une convention avec la Région Ile-de-France et la ville de Paris » sur le co-financement de l’opération Campus. Dans son discours, la ministre a souligné que 21 autres régions avaient déjà signé une telle convention qui prévoit un abondement de 50 centimes à un euro financé par la Région quand l’Etat met un euro» sur les projets d'Opération campus.

Encore un effort madame la ministre

Pour Jean-Louis Missika, adjoint à la ville de Paris chargé de l’innovation, de la recherche et des universités, l'engagement financier de l'Etat n'est pas à la hauteur de celui des collectivité sur l'enseignement supérieur et la recherche. « Actuellement, pour un euro investi par la Ville et la Région, l'Etat met autour de 80 centimes. Pour arriver à parité, il faudrait que l’Etat investisse encore 200 millions d'euros. Madame la ministre, encore un effort, et si possible avant avril 2012 ». 

«Nous ne souhaitons pas simplement boucler un tour de table financier d’annonces déjà faites, sans la possibilité de porter notre propre vision politique » a indiqué de son côté Isabelle This-Saint Jean, vice-présidente enseignement supérieur à la Région. Pas question non plus pour cette dernière de s’engager autour d‘une «convention générale «sur l’enseignement supérieur et la recherche. » « La Région ne souhaite pas être uniquement présente sur les campus mais mettre tous les établissements du territoire en réseau afin de tirer tout le monde vers le haut ». La vice-présidente de la Région a enfin réitéré sonhostilité au montage d’un partenariat public-privé (PPP) , en raison «des taux d’intérêt (ndlr : préférentiels) dont peut bénéficier la Région ».

Déménagement vers Saclay

Jean-Louis Missika a également mis en garde l’Etat contre la vente du patrimoine immobilier de quatre écoles d’ingénieurs parisiennes censées partir sur le plateau de Saclay. « Il serait inacceptable que l’Etat vende ses surfaces des milliers d’euros pour faire des résidences pour oligarques russes. L’Etat doit s’engager fermement pour que ces bâtiments soient conservés pour des activités scientifiques et universitaires. La ville n’est pas prête à acheter ces bâtiments pour financer le déménagement de ces écoles !  »

Premier annuaire des SDIA

Partenaire des Rencontres Régionales de l'Université de l'AEF, la Caisse des dépots a présenté en avant-première, son rapport d'études, "Schéma directeur immobilier et d'aménagement des universités." Ce document d'une centaine de pages présente sous forme de fiche synthétique, les SDIA d'une vingtaine d'établissements.

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