Un nuage de points aux couleurs multiples accueille l'utilisateur d'Impala. Tous représentent un métier recensé par la start-up. En quelques clics, l'internaute est invité à lister ses centres d'intérêt et ses appétences parmi douze groupes de métiers et toute une série de mots-clés. Au fil de la navigation, les résultats s'affinent et le nuage s'éclaircit pour aboutir à quelques métiers cibles.
Construit autour d'une expérience utilisateur ludique et intuitive, Impala repense le processus d'orientation des jeunes, en privilégiant non leur parcours pédagogique, mais "leurs motivations et leurs talents", argumente Hector Balas.
Cofondateur d'Impala, le jeune homme de 23 ans est passé par l'Essec. Pendant son cursus à l'école de commerce, il s'envole pour Berkeley en 2015, dans le cadre d'un échange. Il y rencontre Antoine Guo, ingénieur diplômé de l'ESPCI, alors inscrit en master innovation et entrepreneuriat à l'École polytechnique.
Ensemble, ils imaginent Impala. "Tout est parti d'un constat très simple, se souvient Hector Balas. La plupart de nos amis étaient perdus quant à leur projet professionnel. Et ce, quel que soit leur niveau d'études."
Le défi de l'exhaustivité des données
Une fois rentrés en France, les deux étudiants partent alors à la rencontre des acteurs de l'orientation, publics comme privés, et sillonnent les lycées pour réaliser une étude de marché et proposer une offre complémentaire. Ils s'orientent alors vers un site permettant aux internautes "de visualiser leurs opportunités, tant en matière de formations que de métiers". Impala est né.
Créée en janvier 2016, la première version de la plate-forme est mise en ligne en juin. Avec un enjeu de taille : la récolte et le traitement de milliers de données permettant d'affiner les résultats fournis aux utilisateurs. Car pour être pertinent, Impala doit viser l'indexation exhaustive des métiers existants. Pôle emploi, ainsi que l'Onisep ont d'ores et déjà mis à disposition de la start-up leurs données. "C'est notre gros défi", concède l'entrepreneur.
Le ministère intéressé
Début décembre 2016, Impala comptabilisait 3.000 inscrits et 15.000 visites. "Avant d'envisager tout changement d'échelle, notre objectif est de valider la pertinence de la plate-forme", précise Hector Balas. Le projet, dont le budget est d'environ 50.000 euros, est développé par une équipe de cinq personnes, dont deux développeurs. Outre des "petites" levées de fonds, des subventions délivrées par BPI France et la région Île-de-France assurent la viabilité d'Impala, lauréat d'un prix Pépite en novembre 2016.
Si la consultation du site est gratuite, la start-up espère pouvoir monétiser sa plate-forme, en jouant les entremetteurs entre internautes et établissements. Elle est par ailleurs en contact avec des grands groupes pour dupliquer son infrastructure et l'adapter aux besoins d'un service de ressources humaines, cherchant par exemple à identifier les besoins en formation continue de ses salariés.
Enfin, Hector Balas n'exclut pas la vente de sa plate-forme à un organisme tiers. Et le jeune entrepreneur d'indiquer être en lien avec les rectorats et le ministère de l'Éducation nationale.
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