Il reste encore des murs gris qui attendent d'être peints, et un quart du bâtiment seulement est ouvert à la visite. Celui-ci accueille pourtant ses premières machines 3D et "étudiants-entrepreneurs" ou incubés, prêts à répondre à Delphine Gény-Stephann, secrétaire d'État de l'Économie et des Finances, le ministère de tutelle de l'établissement, venue pour l'inauguration.
Passif en énergie, les 1.200 mètres carrés du bâtiment Innov'Action est équipé d'une chaufferie à bois et de panneaux photovoltaïques, objets de futurs travaux pratiques pour les étudiants de l'IMT.
À terme, le bâtiment Innov'Action de la plus jeune pousse du réseau IMT – qui fêtait ses 25 ans – sera également à disposition des porteurs de projet de l'école et des entreprises locales, ainsi qu'à celle des lycéens, de la maison des Compagnons du devoir d'Albi, ou de l'antenne locale de l'Afpa, dans un esprit de partage des connaissances.
L'Institut de la promotion industrielle de la CCI (Chambre de commerce et d'industrie) du Tarn est notamment partenaire de l'OpenLab. En ligne de mire : favoriser la créativité et la mise en place de projets interdisciplinaires. Pas moins de 2,5 millions d'euros ont été engagés dans ce projet, par la communauté d'agglomération de l'Albigeois, du département du Tarn, et de la Région Occitanie. L'IMT Mines-Albi a contribué à hauteur de 1,25 million d'euros.
Un continuum recherche-industrie
Pour Narendra Jussien, directeur de l'école depuis le 1er mai 2017 – remplaçant Alain-Louis Schmitt parti, pour sa part, à la tête de l'IMT Lille-Douai –, la stratégie élaborée notamment dans le cadre du CPER (Contrat de plan État-Région) 2015-2020 consiste à "davantage préserver l'environnement de recherche et les porteurs de projets en assurant un continuum recherche-industrie".
Stéphanie Guiraud-Chaumeil, la maire d'Albi, et les élus locaux ont tenu à affirmer le potentiel des écoles situées "loin de Paris" pour favoriser l'emploi local de l'agglomération albigeoise, forte de 84.000 habitants, et son rayonnement hors des frontières naturelles de ce bassin industriel excentré de la métropole toulousaine.
De son côté, Delphine Gény-Stephann, la secrétaire d'État de l'Économie et des Finances, a appelé les établissements à "ouvrir les conseils d'administrations d'école aux industriels et à les écouter" dans les choix pédagogiques pour la formation des ingénieurs de demain. "Les industriels ont une place importante à tenir dans les décisions d'école pour les rendre plus opérationnelles, efficaces et spécialisées", a-t-elle déclaré.
Un son de cloche repris par le directeur de l'école, assurant vouloir par ce biais "former certes les étudiants à l'innovation, mais surtout les former par l'innovation", soit donner plus de place aux industriels au cœur même de la transmission des savoirs. Néanmoins, Narendra Jussien assure que les projets soutenus par le versant "incubés" resteront en lien avec les thématiques de recherche de l'école.
