Confidentiel. L’Escem reçoit un avis défavorable pour son visa et son grade de master

Cécile Peltier Publié le
Confidentiel. L’Escem reçoit un avis défavorable pour son visa et son grade de master
FBS Poitiers // © 
La nouvelle tant attendue a fait l'effet d'une douche froide à l'Escem : la Commission d'évaluation des formations et diplômes de gestion a émis un avis défavorable aux demandes d’autorisation à délivrer un diplôme visé et à conférer le grade de master pour le programme grande école. Un coup de massue pour l’ancienne école de France Business School.

Des larmes et une profonde incompréhension, ce sont les sentiments qui prévalent ce 7 avril 2015 sur les campus de l’Escem à Tours et Poitiers, suite à la lettre de la Dgesip (Direction générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle) datée du 2 avril 2015. La direction de l’école de commerce a informé, ce mardi,  les personnels et les élèves de l’école de l’avis défavorable de la CEFDG (Commission d'évaluation des formations et diplômes de gestion) à ses demandes d’autorisation à délivrer un diplôme visé pour le programme grande école et à conférer le grade de master. Une décision étonnante alors que les ESC Brest et Clermont ont toutes deux récupéré en mars leur visa et leur grade de master pour une durée de deux ans. La lettre confirme en revanche l'autorisation à délivrer le visa pour les Bachelors de l'école.

Visiblement, les pièces complémentaires et le "plan de contingence" fournis par l’école après la première audition du 17 décembre 2014, et examinés lors de la séance du 10 mars, n’ont pas convaincu la commission. "À ce stade, et au vu des éléments qui lui ont été successivement transmis, la commission ne dispose pas de la visibilité et des garanties nécessaires lui permettant de s’assurer de la soutenabilité du programme, qui ne répond pas actuellement aux standards attendus pour un diplôme conférant le grade de master", écrit la Dgesip dans la lettre dont EducPros a eu copie.

"une baisse d'attractivité préoccupante"

Passé de 1.765 étudiants en 2012 à 947 étudiants en 2014, le programme grande école de l'Escem a connu "une baisse d’attractivité préoccupante", et "une diminution de la sélectivité", relève la commission. Or la stratégie présentée par l’école, qui met en avant son fort enracinement local, ne détaille pas selon elle "les éléments de différentiation" qu’elle compte faire valoir dans un contexte hautement concurrentiel.

La lettre fait également état de l’absence de précisions concernant "les moyens prévus pour endiguer les départs des enseignants permanents et assurer les conditions de stabilité du corps professoral". Et du coup, assurer de la capacité de l’Escem à "entretenir une activité de recherche du corps professoral permanent compatible avec les exigences du grade de master". Même si la commission prend acte de l'effort et des moyens mis en œuvre par l'école "pour maintenir une production conforme aux standards" en matière de politique de recherche.

Le ministère déplore en outre le manque d’éléments concernant les engagements des différentes parties prenantes, engagements qui "ne sont pas formalisés, sur la base d’éléments précis permettant d’objectiver les modalités de leur soutien ferme et pérenne au programme tant sur la stratégie de développement que sur les moyens pour l’atteindre”, écrit la Dgesip.

Parmi les autres critiques, elle estime que le budget présenté n’est pas suffisamment "étayé" et s’interroge sur la capacité de l’école à atteindre les objectifs de chiffre d’affaires qu’elle s’est fixés. Une décision compromettante pour l'avenir de l'école, qui ne devrait pas manquer de susciter des réactions. 

Cécile Peltier | Publié le