Indiscret. Lié au Front national, le Collectif Marianne veut devenir un syndicat étudiant

Paul Conge Publié le
Indiscret. Lié au Front national, le Collectif Marianne veut devenir un syndicat étudiant
En septembre 2016, le Collectif Marianne avait remis à Marine Le Pen 100 propositions pour l'enseignement supérieur. // ©  Nicolas Tavernier/REA
À l'origine simple think tank, le Collectif Marianne nourrit de nouvelles ambitions. Le cercle de réflexion lié au Front national veut se transformer en syndicat étudiant. Dès la rentrée 2017, il présentera ses premiers candidats aux élections universitaires.

L'Unef, la Fage et l'Uni vont devoir composer avec un nouveau concurrent. Le Collectif Marianne, association étudiante liée au Rassemblement Bleu Marine (RBM) et au Front national (FN), est en passe de se muer en syndicat étudiant. "Nous deviendrons un syndicat lors de la rentrée universitaire 2017", indique Daniel Auguste, étudiant en master 1 droit public à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et président du collectif depuis septembre 2016.

Pour ce faire, le collectif indique avoir modifié ses statuts et être devenu une association loi 1901 à but politique étudiant. Les jeunes frontistes ont de la sorte l'intention d'élargir leur base militante et de se présenter aux élections des représentants étudiants (notamment du Crous) pour disposer des leviers de commande sur les conditions de vie et de travail des étudiants, aujourd'hui majoritairement entre les mains de la Fage.

Du côté du FNJ (Front national de la jeunesse), le soutien est sans faille. "Le Collectif Marianne constituera une force de proposition sur la vie étudiante, la précarité, les logements, les conditions de vie...", égrène Gaëtan Dussausaye, directeur national du FNJ. Surtout, le syndicat a vocation à "appliquer les revendications du FN au sein des conseils d'administration des établissements", indique-t-il.

Du think tank...

Pour cette jeune pousse du monde étudiant, la rupture est radicale. À sa fondation, en mars 2014, le Collectif Marianne n'entendait être qu'un simple think tank, et non un organe syndical.

A l'instar des autres collectifs portés par le parti d'extrême droite, tel Racine pour les enseignants, ou Audace pour les entrepreneurs, "le but de Marianne était de bâtir un programme, sur un pan qui n'était absolument pas traité par le FN, ou très marginalement : l'enseignement supérieur et la recherche. Le Front était très identifié sur ce qui est immigration, Europe, identité, mais il fallait élargir le spectre", affirme David Masson-Weyl, étudiant à Sciences po Paris, élu régional FN en Meurthe-et-Moselle et fondateur du collectif, dont il a été le président jusqu'en septembre 2016.

Excepté quelques adhérents FN inscrits sur les listes de la Cocarde, un syndicat étudiant de la droite radicale qui pioche aussi bien chez Les Républicains, Debout la France que dans le parti de Marine Le Pen, les membres du Collectif Marianne n'aspiraient alors à aucune élection.

... au syndicat

Mais, au départ de David Masson-Weyl du collectif, la donne change. Il cède les rennes à un autre étudiant, qui nourrit d'autres ambitions pour ce club de réflexion. Cantonné jusqu'alors à deux sections locales, l'une à Toulouse, l'autre à Strasbourg, le Collectif Marianne a, depuis septembre, essaimé en région : Hauts-de-France, Paca, Pays de la Loire... "Cette année est une année de structuration régionale, départementale et par université. Nous dialoguons et œuvrons également au rassemblement de toutes les listes patriotes présentes dans les universités", précise l'étudiant en droit public.

Depuis, l'organigramme s'enrichit, le nombre de membres aussi. Ils sont désormais plus de 500 au sein du Collectif Marianne. Toujours bien peu, en comparaison des organisations-phares, comme l'Unef (19.000 adhérents) ou la Fage (qui regroupe 2.000 associations étudiantes). En attendant la rentrée 2017 et les premières confrontations électorales, tous sont mobilisés autour la campagne présidentielle de Marine Le Pen.

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