François Hollande a affirmé ce jeudi 5 février 2015 sa volonté de développer le service civique. Il a annoncé la "création d'une réserve française citoyenne" et la mise en place d'un service civique "universel", avec pour objectif 200.000 volontaires à l'horizon 2017, grâce à un renforcement de l'Agence du service civique, qui pourra proposer davantage de missions. En raison d'un manque d'offres, ils ne sont aujourd'hui que 35.000 engagés chaque année. En 2014, 1.600 d'entre eux ont candidaté pour devenir lauréats de l'Institut du service civique, dont la promotion affichait 250 places.
Cet institut propose aux jeunes ayant effectué un service civique des passerelles vers des formations, des emplois, ou encore de l'aide à la création d'entreprise. Aujourd'hui plus de 80 établissements de l'enseignement supérieur en sont partenaires. Le 6 février 2015, c'est au tour de Sciences po Paris de signer un partenariat pour que des volontaires puissent intégrer un master de l'école. Parmi les établissements partenaires, on peut également citer HEC, Dauphine, le réseau Polytech ou encore l'UPMC.
des effectifs en croissance
Parmi les lauréats de la promotion 2014, 70% ont choisi de suivre une formation. Une quarantaine suivent un cursus dans le social (éducateur spécialisé le plus souvent), une quinzaine ont intégré un IEP, quelques-uns sont en école de management ou d'ingénieurs, et une quarantaine sont entrés dans des formations très diverses, de bac+1 à bac+8 à l'université.
"Les effectifs vont croissant, la promotion 2012 était composée de 150 lauréats et celle de 2015 sera de 400 jeunes. À l'horizon 2017, nous prévoyons 1.000 nouveaux lauréats chaque année", annonce Marc Germanangue, le directeur pédagogique de l'Institut du service civique. La sélection des candidats s'effectue sur dossier et entretien avec un jury composé de professionnels.
Si le lauréat veut suivre une formation supérieure, un second passage sélectif est organisé, selon les modalités de l'établissement partenaire. À l'EM Lyon, pour les programme grande école et Idea (Innovation, design, entrepreneuriat et arts) en partenariat avec Centrale Lyon, seule la deuxième partie du concours est obligatoire et les candidats doivent avoir au minimum un bac+3.
trop peu de candidats
Parmi les premiers partenaires de l'institut, l'école de management lyonnaise veut ainsi diversifier ses recrutements. "Les compétences de chacun se complètent. Les jeunes qui ont fait un service civique ont su faire preuve d'initiative, de maturité, ils ont déjà conduit des projets, il ne faut pas qu'ils s'autocensurent car ils sont compétents pour intégrer nos écoles, explique Geneviève Chevassus, responsable promotion du programme Idea. Nous avons en général deux ou trois lauréats en service civique intégrés dans nos promotions. Très peu candidatent pour l'instant, mais la plupart sont admis."
Certaines écoles ont choisi d'avoir un quota de lauréats, variant de deux à dix. Chaque jeune se voit également attribuer un parrain ou une marraine
Les résultats sont là : dans chaque promotion environ 90% des lauréats valident leur année. Pour Marc Germanangue, c'est une évidence : "Ils ont déjà été sélectionnés par l'institut et ont des projets, ils savent pourquoi ils sont là, il n'y a donc pas de raison qu'ils échouent."
L'Institut du service civique a ouvert une première antenne régionale, en janvier 2015, à Grenoble, pour couvrir la région Sud-Est. Faisant partie du programme "La France s'engage" de François Hollande, l'Institut du service civique est amené à se développer sur l'ensemble du territoire. Une ou deux antennes supplémentaires devraient ainsi également ouvrir début 2016.
