Investissements dans l’éducation : des bienfaits en temps de crise, selon l’OCDE

Fabienne Guimont Publié le
L’éducation va-elle faire les frais de la crise économique alors que chaque gouvernement est confronté à des arbitrages financiers encore plus serrés ? Le rapport Regards sur l’éducation 2010 , la bible de l’OCDE sur les statistiques concernant l’éducation, chiffre à un pour trois le « retour sur investissement » dans l’éducation, en faveur des Etats. Explications.

Si l’OCDE (organisation de coopération et de développement économiques) défend toujours l’idée de faire davantage participer les familles et les entreprises au financement de l’éducation notamment à travers l’augmentation des frais d’inscription à l’université , elle met en avant le « retour d’investissement » très positif du financement public de l’éducation pour les Etats eux-mêmes.

« Les ressources publiques injectées dans l’éducation permettent à terme de générer des revenus fiscaux encore plus importants. En moyenne dans les pays de l’OCDE, un homme diplômé de l’enseignement tertiaire (…) apportera près de trois fois le volume de l’investissement public consenti », souligne Angel Gurria, le secrétaire général de l’OCDE en introduction de l’ouvrage.

Ce « retour sur investissement » des études, tant au niveau de la société que des individus, est particulièrement important en Italie, au Portugal et au Royaume-Uni. Les données sur la France ne sont pas renseignées sur ces indicateurs, contrairement à l’année dernière.

Les diplômés sont actifs plus longtemps


L’OCDE note également que ce « retour sur investissement » ne se limite pas aux bénéfices sur les impôts des futurs diplômés du supérieur. L’organisation classée plutôt comme libérale, met aussi en avant les effets bénéfiques de cet investissement public dans l’éducation au niveau de l’ensemble de la société. Plus on est formé, plus la carrière dans la vie active est longue : un constat qui pourrait intéresser les négociateurs en période de réforme des systèmes de retraite.

Les taux de chômage des diplômés du supérieur restent quant à eux, en moyenne dans les pays de l’OCDE en 2008, deux fois moins important (4%) que ceux ayant moins qu’un diplôme du secondaire. « Ceux qui subissent la crise de plein fouet, ce sont les personnes qui n’ont pas de diplôme du tout », constate Eric Charbonnier, expert sur l’éducation à l’OCDE. D’autant plus qu’ils sont davantage susceptibles de travailler dans des secteurs fortement touchés par la crise comme la construction ou l’automobile.

« Le taux de chômage a progressé de 4,8 points de pourcentage chez ceux dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire, mais de 1,7 points de pourcentage chez les diplômés de l’enseignement tertiaire », note le rapport. Des proportions qui se retrouvent en France, relativement proche de la moyenne des pays de l’OCDE sur le taux de chômage des jeunes. Contrairement à l’Islande, l’Espagne et l’Irlande qui enregistrent des taux de chômage des jeunes deux ou trois fois supérieurs à celui de l’OCDE. 

Fabienne Guimont | Publié le