Les tensions montent à l'IUT de Saint-Denis. "Suite à l'entretien que nous avons eu avec la présidence de l'université Paris 13, mardi 19 mai 2015, nous prenons acte de la décision de refus d'accorder aux personnels menacés le droit de retrait", indiquent, dans un communiqué, sept enseignants et personnels de l'IUT de Saint-Denis dont le directeur Samuel Mayol et le président Patrick Vassallo.
Après avoir reçu des menaces reçues par sms ce week-end, six personnels et enseignants de l'IUT ont exercé leur droit de retrait – qui les autorise à cesser le travail. Samuel Mayol ne l'a pas pris pour assurer la continuité de fonctionnement de l'IUT.
Le directeur de l'IUT fait, depuis plus d'un an, l'objet de menaces suite à la révélation de dysfonctionnements graves au sein du département Techniques de commercialisation de son établissement. Un rapport de l'Inspection générale remis à la ministre en avril recommande la mutation de certains personnels et leur convocation devant la section disciplinaire de l'université. Ces recommandations seront mises en œuvre par l'université, assure le ministère.
La présidence considère que nous ne suivons pas le bon déroulement de la procédure du droit de retrait.
(F. Tétard)
Des plaintes déposées
Les sept personnels menacés ont rencontré Jean-Loup Salzmann, le président de l'université Paris 13 dont dépend l'IUT, mardi 19 mai. "Invoqué dans le cas d'un danger grave et imminent, il est prévu par le Code du travail, mais il s'applique rarement dans la fonction publique", explique Isabelle de Mecquenem, responsable des affaires personnelles au Snesup.
Lors de cet entretien, "la présidence n'a répondu à aucune des demandes formulées par les sept personnes menacées et n'a apporté un soutien que très partiel au personnel de l'IUT", écrivent encore les personnels. "Nous constatons que la présidence ne prend pas la mesure de l'ensemble des faits survenus depuis presque deux ans au sein de l'IUT de Saint-Denis, l'amenant à sous-estimer la gravité de la situation."
"La présidence considère que nous ne suivons pas le bon déroulement de la procédure du droit de retrait", avance Florent Tétard, élu du conseil d'institut de l'IUT et du conseil d'administration de l'université qui fait partie des personnels menacés.
Des plaintes ont également été déposées à la police judiciaire de Bobigny et qualifiées de "menaces de mort", signale Florent Tétard, "mais la présidence ne les considère visiblement pas comme telles".
Contacté par EducPros, Jean-Loup Salzmann n'a pas souhaité réagir. Dans un communiqué, Paris 13 indiquait lundi que "la section disciplinaire de l'université est d'ores et déjà convoquée et qu'elle procédera à l'instruction des faits qui sont reprochés à trois personnels de l'université", d'ici au mois de juin. En attendant, les sept personnels menacés ont repris le travail.