Jean-Marc Monteil : "Je viens comme facilitateur à Saclay"

Propos recueillis par Sophie Blitman Publié le
Mandaté par François Fillon, Jean-Marc Monteil va s’attacher à "finaliser [le] projet scientifique" du campus de Saclay. Une mission que l’ancien conseiller de Matignon et ancien directeur général de l’Enseignement supérieur place sous le signe de la coopération et de la coordination.

??J.M MonteilComment abordez-vous la mission temporaire qui vous a été confiée par le Premier ministre ?

A Saclay, comme ailleurs en France, il y a tout d’abord un plan Campus , doté à hauteur de 850 millions d’euros. Il s’y ajoute un milliard d’euros dans le cadre du Grand emprunt qui, lui, n’existe nulle part ailleurs. De telles sommes justifient que l’on fasse un suivi un peu plus proche qu’ailleurs.
Je viens comme facilitateur pour faire en sorte que les différents acteurs mettent en place une coopération suffisamment efficace pour que le projet avance vite. Il est notamment essentiel que Saclay soit capable de présenter à nouveau un projet lors de la deuxième vague d’Idex (Initiative d’excellence) dans le cadre de cette coopération.

Le jury international n’a, en effet, pas retenu Saclay parmi les premiers lauréats présélectionnés pour les Idex . Les problèmes de gouvernance sont en cause.

Les enjeux sont forts, pas seulement pour Saclay, mais pour la France

Il y a des problèmes de gouvernance. Ma mission est d’organiser la structuration d’un espace scientifique de recherche de très haut niveau dans une perspective durable. Etant donnée la hauteur des financements, ce n’est pas un schéma à trois ans que nous voulons faire, mais à 10, à 15 ans. Les enjeux sont forts, pas seulement pour Saclay, mais pour la France.
Le sujet est difficile et il y a beaucoup d’acteurs, c’est pourquoi le moment est peut-être venu d’avoir une coordination et une coopération un peu plus opérationnelles et dans des délais un peu plus resserrés.

Comment vous positionnez-vous par rapport aux différents acteurs ?

Je suis missionné par le Premier ministre, pas par la Fondation de coopération scientifique, ni par les ministères, ce qui crée une certaine indépendance, une impartialité, Matignon étant le lieu des arbitrages interministériels.
Le problème à Saclay n’est pas un problème de poids entre les uns et les autres, ni de savoir si deux PRES, c’est trop ou pas assez. C’est, je le répète, un problème de coopération et de coordination. Or, avant de savoir comment on veut gouverner, il faut d’abord savoir ce que l’on veut gouverner. Et la fondation reste celle qui présente les projets dans le cadre des Investissements d’avenir.

Six mois, est-ce suffisant pour conduire une telle mission ?

Si, au-delà des six mois, le projet était dans le même état, on pourrait avoir trois ans, cela ne changerait rien. Il y a bien sûr une nécessité de travailler intensément, mais cela fait déjà longtemps que les gens travaillent. Reste à affiner, à améliorer les coopérations avec une représentation partagée.

Propos recueillis par Sophie Blitman | Publié le