L'université Stendhal-Grenoble 3 et Sciences po Grenoble ont annoncé, le 11 mars 2014, le rapprochement de leurs masters en journalisme. Le fruit de cette union héritera du nom de la formation de Stendhal, seule reconnue par la profession : l'EJDG (Ecole de journalisme de Grenoble).
Une formation de trop à Grenoble
Depuis 2003, le master en journalisme de Stendhal fait partie des 14 formations reconnues par la CPNEJ (Commission paritaire nationale de l'emploi des journalistes). La candidature de Sciences po Grenoble, elle, avait été recalée en 2013. Sur les deux formations publiques en journalisme dans l'académie grenobloise, une était de trop. La CPNEJ avait donc incité les institutions à se rapprocher.
"Malgré nos projets communs, une concurrence se jouait, reconnaît Jean-Charles Froment, directeur de l'IEP. Pour Sciences po Grenoble, il était difficile d'obtenir l'accréditation dans ce contexte. Et du côté de Stendhal, la question de la réaccréditation pouvait aussi se poser." Plutôt que de fragiliser leurs situations respectives, les établissements ont privilégié le rapprochement.
"L'autre argument en faveur de cette union est une volonté de cohérence", ajoute Lynne Franjié, vice-présidente formation de Stendhal. En s'unissant, les deux masters vont mettre en commun leurs réseaux d'intervenants. Et sur le plan pédagogique, "la nouvelle maquette va être l'aboutissement d'une mutualisation déjà existante entre les deux établissements".
Alignement Des frais d'inscription sur l'IEP
Les droits de scolarité de la nouvelle EJDG seront ceux de l'IEP : 1.300€ par an. Une hausse conséquente pour la formation de Stendhal qui appliquait jusqu'à présent le tarif universitaire standard (259,10€ en master). Consolation pour les futurs étudiants : à ce prix, ils obtiendront les deux diplômes.
Un moyen de renflouer les caisses ? "La considération financière n'est pas ce qui a prévalu dans cet engagement, se défend Lynne Franjié. La mise en commun va nous servir à monter ensemble de nouveaux projets." Les étudiants inscrits actuellement en M1 ne seront pas concernés par l'augmentation tarifaire pour leur dernière année.
La considération financière n'est pas ce qui a prévalu dans cet engagement (Lynne Franjié, université Stendhal)
Sélectivité accrue
Si les droits de scolarité vont s'aligner sur l'institut grenoblois, le concours, lui, sera calqué sur la formation en journalisme de Stendhal. Et la sélection globale sera plus sévère. Alors que les formations de Stendhal et de l'IEP recrutaient chacune près de 25 étudiants, la nouvelle école vise un effectif total de 30 élèves journalistes. Les places s'annoncent chères.
