Journée d’actions multiformes contre les réformes de Darcos

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Blocages d’établissements, manifestations, rassemblements, appels à la désobéissance… Mercredi 10 décembre 2008, les actions menées partout en France contre les réformes dans l’Education* par les lycéens, les étudiants, les enseignants et les parents d’élèves – à l’initiative des fédérations et syndicats ou spontanées – ont pris des formes multiples. A Paris, plusieurs centaines de personnes ont défilé dans la rue.

Des manifestations dans l'Ouest

Dès le matin, le mouvement avait commencé dans l’ouest du pays, très mobilisé depuis le début du mois de décembre. Plusieurs milliers de lycéens ont manifesté à Rennes (2.000 personnes), Nantes (1.000), Cherbourg (entre 1.000 et 1.500), etc. A Brest, un groupe de 200 jeunes a semé le trouble en tentant d’entrer dans un groupe scolaire privé et en dégradant des voitures en stationnement, selon l’AFP. Les gendarmes mobiles ont lancé des grenades lacrymogènes en réponse à des jets de pierre. Un manifestant a été interpellé. Le calme est revenu à la mi-journée. En marge des manifestations, des actions plus "inhabituelles" sont actuellement menées. Ainsi, une pétition a été lancée sur Internet en novembre 2008 par une centaine de professeurs d'écoles primaires et intitulée "Stop à la démolition de l'école publique. Stop au mépris. M. Darcos doit démissionner". Elle comptait à cet instant plus de 13.000 signatures.

Des mouvements "presque habituels" selon Xavier Darcos

Mercredi matin, Xavier Darcos, le ministre de l’Education nationale, a tenté de dédramatiser la situation. Sur Europe 1, il a reconnu qu'il y avait une "petite concentration de mécontentements" dans l'éducation. Mais le ministre s’est dit "suffisamment ancien" dans ce secteur "pour avoir connu des situations semblables" et qualifié ces mouvements de "presque habituels". En outre, Xavier Darcos a dénoncé "un mélange de mensonges ou d'informations erronées de nature à affoler les opinions publiques, qui est de la véritable désinformation". Il a ainsi assuré qu'il n'était pas question "de supprimer la maternelle" ni les mathématiques au lycée. Et a certifié qu’il n’était pas "le ministre de l’hésitation nationale". La nouvelle classe de seconde devrait être présentée à la presse mardi 16 décembre 2008 et appliquée, sans report, à la rentrée 2009 - le ministre devrait notamment évoquer "l'intégration" de l'économie au tronc commun -. Ses annonces feront-elles de nouvelles vagues ? La Fidl (Fédération indépendante et démocratique lycéenne) a d’ores et déjà annoncé qu'elle "appellera à des dates de manifestations nationales en janvier". Juste après la trêve de Noël.

* Notamment la réforme du lycée, la réforme de la formation des enseignants, la réforme du primaire et les 13.500 suppressions de postes prévues pour la rentrée 2009.  

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