Ce que veut Jean-Luc Mélenchon pour l'enseignement supérieur

Erwin Canard Publié le
Ce que veut Jean-Luc Mélenchon pour l'enseignement supérieur
En cas de victoire, Jean-Luc Mélenchon promet d'abroger les Comue, issues de la loi Fioraso. // ©  Sébastien Ortola/REA
Abroger la loi Fioraso et créer une direction "démocratique et collégiale" des universités. Dans son livre-programme "L'Avenir en commun", publié au Seuil, Jean-Luc Mélenchon, candidat à l'élection présidentielle, prévoit en cas de victoire de "refonder l'enseignement supérieur".

Jean-Luc Mélenchon, candidat du mouvement "La France insoumise" à l'élection présidentielle, a publié le 1er décembre 2016 son livre-programme, "L'Avenir en commun", aux éditions du Seuil. Les thèmes de l'éducation et de l'enseignement supérieur prennent place au sein de l'ouvrage dans un chapitre baptisé "Face à la grande régression, le progrès humain d'abord".

Refonder l'enseignement supérieur

Deuxième personnalité politique qui, selon un sondage l'Etudiant, répond le mieux aux attentes des étudiants, Jean-Luc Mélenchon estime que c'est "dans l'enseignement supérieur [que] les conséquences de la marchandisation sont les plus avancées".

Et le candidat de gauche de citer en exemple la précarité des étudiants, doctorants et jeunes diplômés, la concurrence entre établissements ou encore l'abandon des formations de proximité. Selon lui, "tout est à reconstruire". C'est pourquoi il propose de "refonder l'enseignement supérieur".

DISSoudre lES COMUE

Pour cela, Jean-Luc Mélenchon souhaite abroger les lois LRU (2007) et Fioraso (2013) afin de "reconstruire une offre cohérente de formations d'enseignement supérieur sur tout le territoire, y compris dans les villes moyennes, et pilotées nationalement." Ainsi, les Comue "seront dissoutes"

Il souhaite par ailleurs "arrêter le féodalisme des présidents d'université" en créant une "direction démocratique et collégiale des universités" dans le but de mettre en œuvre des "procédures transparentes d'attribution des postes d'enseignants-chercheurs", de "mettre un terme à la concurrence entre universités […] et à l'évaluation permanente au profit d'une évaluation scientifique".

Augmenter le budget des universités

Il prévoit aussi de favoriser les financements pérennes "plutôt que des appels à projets erratiques" et d'augmenter le budget des universités, de réorganiser les grands instituts publics de recherche (CNRS, Inserm, Inra, etc.) et de supprimer l'Agence nationale de la recherche. Il propose de "mettre fin à la précarité des doctorants et jeunes chercheurs par la titularisation des personnels effectuant des missions pérennes". 

Le candidat souhaite créer dans chaque université une "université populaire" qui permettrait d'améliorer le lien entre chercheurs et population "dans un esprit de diffusion des savoirs et de réflexion citoyenne sur leur usage".

mettre Fin à la "dualité entre grandes écoles et universités"

D'autres propositions consistent à "permettre aux universités publiques d'accéder gratuitement aux articles de leurs chercheurs sans enrichir les revues et bases de données privées", "créer une section 'économie et société' au sein du Conseil national des universités" et "remettre en cause la dualité entre grandes écoles et universités en les intégrant et égalisant les moyens octroyés".

Développer les BTS et DUT

L'élévation du niveau de qualification des travailleurs étant "essentielle" pour Jean-Luc Mélenchon, ce dernier propose d''augmenter le nombre de lycées professionnels" et de "rétablir le bac professionnel en quatre ans". Il entend enfin développer les cursus courts dans l'enseignement supérieur tout comme la poursuite d'études après un bac pro ou technologique (BTS, DUT, licences professionnelles…). C'est dans l'enseignement professionnel que "réside une grande partie de la solution pour l'avenir des jeunes et du pays", estime le candidat.

La promesse de 60.000 enseignants supplémentaires
Jean-Luc Mélenchon propose d'abroger la réforme du collège, de garantir le cadre national des programmes et diplômes, d'étendre la scolarité obligatoire de 3 à 18 ans "en adaptant les pédagogies et les parcours scolaires" et de mettre en œuvre un "droit à la scolarisation dès 2 ans".

Il souhaite également instaurer une nouvelle carte scolaire "établissant la mixité sociale", assurer "la gratuité réelle de l'éducation publique" (cantine, transport, activités périscolaires...), de recruter 60.000 enseignants supplémentaires sur le quinquennat, de revaloriser le salaire des enseignants et d'abroger la loi Carle pour "réserver l'argent public au financement de l'école publique".

Erwin Canard | Publié le