L'EBS en quête d'identité

Cécile Peltier Publié le
L'EBS en quête d'identité
Sur un marché hyper concurrentiel, l'EBS (groupe Inseec) veut clarifier son positionnement : international et tourné vers la créativité et l'entrepreneuriat. // ©  EBS
Passée sous pavillon de l'Inseec au printemps 2016, la business school EBS se cherche. Son plan stratégique, présenté le 6 décembre 2016 par la nouvelle directrice, mise notamment sur les campus étrangers de la maison-mère pour renforcer sa dimension internationale.

La formation postbac en management, en particulier en Île-de-France, est un marché embouteillé. Et certaines écoles, à l'instar de l'EBS, peinent à faire entendre leur voix. 

Après son adossement au groupe Laureate fin 2013, puis son rachat par Apax au printemps 2016, l'école de management, désormais dans le giron du groupe Inseec, traverse une crise d'identité à laquelle le plan stratégique 2020, dévoilé le 6 décembre 2016, entend remédier : "Offrir des séjours à l'étranger était très novateur il y a cinquante ans, aujourd'hui, tout le monde le fait. En nous basant sur les points forts de l'école, le digital et la créativité, il nous faut proposer quelque chose de nouveau, en phase avec les attentes des Millennials et les métiers à naître", résume avec pragmatisme la nouvelle directrice, Delphine Manceau.

Alors que l'autre école postbac du groupe, l'ESCE, se recentre sur le commerce international, son axe historique, l'EBS, elle, va capitaliser sur les implantations étrangères et les écoles sœurs du groupe Inseec pour renforcer sa dimension internationale. Une solution qui a le mérite de nécessiter peu d'investissements... 

INTERNATIONAL, créativité et recherche

Entièrement refondue, la maquette du programme grande école inclut une deuxième année sur les campus de Londres ou de Genève de l'Inseec, une learning expedition à San Francisco et des voyages d'étude selon les spécialisations. Des expériences, qui, conjuguées aux échanges et aux doubles diplômes existants, porteront le temps passé à l'étranger "jusqu'à deux ans et demi" pour ceux qui le souhaitent, insiste la directrice. 

Le programme intègre aussi une bonne dose de transversalité, de créativité et d'entrepreneuriat à travers "une pédagogie davantage tournée vers l'action". Alors que l'innovation se joue aujourd'hui sur le terrain de l'hybridation, l'école de management va également intensifer les projets communs avec l'ECE, l'école d'ingénieurs du groupe

Ce programme de consolidation s'accompagne du développement de la recherche. Après trois ans, le travail commence à porter ses fruits : "La croissance des publications a été quantitative mais aussi qualitative. En 2016, les articles parus dans des revues de catégorie 2 représenteront la moitié de la production. C'est le résultat d'une démarche d'animation et d'incitation du corps professoral", explique la directrice.

des frais de scolarité stabilisés

À l'heure où les frais de scolarité des écoles de commerce s'envolent, la directrice de l'EBS veut stabiliser ceux de son programme grande école. "À 9.800 euros l'année, nous avons, je pense, atteint un seuil." Les effectifs de l'école n'ont pas non plus vocation à progresser. La croissance modeste envisagée passera donc par les nouveaux MBA, qui devraient faire augmenter le nombre d'étudiants de 1.500 aujourd'hui à 1.800 au total d'ici à 2020. 

La force de frappe commerciale du groupe Inseec à l'international devrait dans le même temps permettre de doubler le pourcentage d'étudiants étrangers (de 18 % à 36 %). Les frais de scolarité assurent aujourd'hui 95 % des ressources de l'école. Les droits payés par ces nouveaux étudiants devraient donc contribuer à la légère croissance du budget, fixé aujourd'hui à 15 millions d'euros.

VERS UN DÉMÉNAGEMENT ?

L'intégration au nouveau groupe Inseec impliquera-t-elle aussi une mutualisation en matière de locaux, et donc un déménagement ? "Des rumeurs ont circulé, mais aucune décision n'est prise pour l'instant", conclut la directrice.

Cécile Peltier | Publié le