L’école privée de droit HEAD vise la reconnaissance

Assia Hamdi Publié le
Lancée en septembre 2012, la première école privée de droit HEAD (Hautes études appliquées au droit) avait suscité des critiques au sein de l’université et remis au premier plan la question du privé dans les études de droit. Un an plus tard, l’école fait son bilan et évoque ses projets futurs.

Aujourd’hui s’achève la première année des étudiants de l’école HEAD (Hautes études appliquées au droit), la première école de droit privée en France. La création de cet établissement avait créé quelques remous en 2012, notamment du côté des universités et des centres de formation professionnelle des avocats.

L’école ne délivre pas de diplôme mais dispense une "formation intensive" en français et en anglais et vise à préparer de manière très pratique des étudiants à devenir de futurs avocats d’affaires ou des juristes d’entreprise. Avec une particularité : des cours assurés en binôme par des professeurs de droit et des professionnels. "Nous proposons un programme disciplinaire en droit et en finance pour donner aux étudiants les moyens de construire leur propre projet professionnel et de s’insérer dans la vie active", explique Aubépine Meunié, co-directrice de l’école. Une manière de répondre au référé de la Cour des comptes qui pointait en septembre 2012 le risque de marginalisation des formations en droit.

Ouverte aux diplômés d'une licence de droit ainsi qu'aux titulaires d'un master 1, HEAD sélectionne ses étudiants sur dossier, concours d'entrée (écrit et oral) et entretien de motivation. Les frais de scolarité s'établissant à 8.000 € en première année. Si elle visait au départ le chiffre de 200 étudiants par an mais a dû revoir ses objectifs à la baisse : l'établissement espère accueillir une trentaine d’étudiants par promotion l’année prochaine. "Pour le moment, l’école a reçu une soixantaine de dossiers pour la rentrée 2013", précise Jean-Philippe Lambert, avocat et président du comité exécutif de l’école.

Les partenariats ne sont plus une priorité

Au départ, un partenariat était prévu entre HEAD et l’université Panthéon-Sorbonne. Il a finalement été mis de côté face aux critiques dont a souffert le projet. Emmanuel Brochier, avocat et membre du comité exécutif de l’école, estime que même si elle n'a pas abouti, cette démarche a eu des effets positifs puisqu'elle a permis de constituer une équipe : "dés lors que des professeurs de Paris 1 nous soutenaient, nous avons décidé de continuer notre chemin sans partenariat".
Parmi la vingtaine de professeurs de Paris 1 qui enseignent désormais au sein de l’école, on retrouve Laurent Aynès, directeur adjoint de l’école de droit de la Sorbonne. Pour le moment, HEAD semble avoir mis de côté l'hypothèse du partenariat.

Des améliorations pour la reconnaissance de diplômes

"En 2013-2014, l’anglais représentera un tiers de l’enseignement", précise Estelle Segonds-Domart, co-directrice de l’école. Un programme de LLM (Master of laws) entièrement en anglais sera proposé à partir de janvier 2014 et pour une durée de six mois, soit 180 heures de cours. Il sera ouvert aux étudiants titulaires d’un M2 ou d’un diplôme équivalent.

Cette année, les étudiants ont suivi un stage de dix semaines au mois de décembre et les conditions seront légèrement remaniées l’année prochaine. "Désormais, les stages se dérouleront plutôt en fin d’année, et ils dureront plus longtemps", explique Jean-Philippe Lambert.

"L’avenir d’une école comme la nôtre repose aussi sur la reconnaissance des instances administratives du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche", admet Aubépine Meunié. L’école est aujourd’hui reconnue comme établissement libre de niveau supérieur par le Rectorat de Paris. Son processus de reconnaissance ne pourra intervenir que lorsque l’école aura inséré trois voire quatre promotions.

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