L'EM Strasbourg réaffirme son identité rhénane

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L'EM Strasbourg réaffirme son identité rhénane
L'EM Strasbourg a pour objectif d'intégrer "le top 3 des écoles PGE post-bac". // ©  EM Strasbourg
Des locaux qui s’agrandissent et s’ouvrent aux entreprises, une pédagogie visant à rendre les étudiants plus autonomes et créatifs... Voilà comment Herbert Castéran, directeur de l’EM Strasbourg, voit son "école des futurs". Le 8 décembre 2016, il a présenté son plan stratégique 2017-2021.

Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements." C’est par cette citation de Charles Darwin qu'Herbert Castéran résume l’ambition de l’EM Strasbourg. Le nouveau directeur de la business school strasbourgeoise, enseignant-chercheur en marketing arrivé en 2010 dans l’établissement, a été élu en mai 2016 à sa tête, en remplacement d'Isabelle Barth. Le 8 décembre 2016, il présentait le plan stratégique qui rythmera sa mandature, jusqu'en 2021.

Former des étudiants adaptables

Dans un marché du travail aux métiers mouvants, où les connaissances sont rapidement obsolètes, l’école veut, à l'instar de ses concurrentes, insister sur la multidisciplinarité de ses formations et sur la nécessité de doter ses étudiants d'une capacité d'adaptation. C'est pourquoi l'EM Strasbourg va revisiter ses pratiques pédagogiques.

Gamification, classe inversée, hors classe ("on site training day") et pédagogie en mode projets, en vogue dans les écoles de commerce, devraient renforcer la créativité, une dimension collaborative et le goût pour l’entreprenariat. Sur ce dernier point, l'école espère bientôt figurer parmi la liste de celles comptant le plus de créateurs d’entreprise. L'objectif étant fixé à 8 % à 10 % de ses étudiants.

La mise en place de cette stratégie sera facilitée par l'inauguration de nouveaux locaux de 2.475 m2, s'ajoutant aux 25.400 m2 actuels. Des locaux qui accueilleront, à partir de septembre 2017, étudiants, start-up et entreprises dans un même lieu.

Accompagner les jeunes diplômés dans leur début de carrière

Par ailleurs, l’école souhaite accompagner la carrière de ses étudiants au cours des cinq années suivant l'obtention de leur diplôme, par un suivi de type "coaching".

Et pour aller plus loin, à partir de 2018, elle jouera les agences d’emploi en proposant aux entreprises les candidatures de ses jeunes diplômés correspondant à leurs besoins, via une plate-forme communautaire basée sur les "soft skills". Une sorte de Tinder du cadre en gestion managériale, en somme ! Avec, au bout, l’espoir de voir les salaires des diplômés de la business school rhénane croître de 15 % trois ans après leur embauche. "Nous ne sommes pas très forts sur ce critère dans les classements", reconnaît le directeur.

DÉVELOPPER DES PARTENARIATS ENTREPRISES POUR LA RECHERCHE

Autre ambition, déjà inscrite dans le programme du candidat Herbert Castéran au printemps dernier : l’EM Strasbourg veut devenir le partenaire formation et recherche incontournable pour les entreprises et territoires de la région du Rhin supérieur (Grand Est, Luxembourg, Belgique, Suisse et Allemagne). Peu attractive aux yeux des étudiants arrivant à l'école, l'Allemagne et son tissu industriel comptent pourtant parmi les destinations de stages et de premier emploi les plus prisées.

L’accent sera mis sur une recherche partenariale avec la création de nouvelles chaires (au nombre de douze actuellement). "Nous allons développer des pôles d’excellence au niveau international, dans lesquels nous proposerons des thématiques de publication variées, tournées vers le marketing, vers le tourisme ou vers le vin", illustre Herbert Castéran.

Pour renforcer la recherche transdisciplinaire, pensée en liens étroits avec les entreprises, un "observatoire des futurs" sera créé dès 2017. Il réunira une quinzaine d’entreprises, dont au moins 50 % de start-up.

Équilibrer ses sources de financement

En se rapprochant encore davantage du tissu économique local, l’objectif affiché de l'EM Strasbourg est clair : que les revenus provenant des entreprises représentent un tiers du budget consolidé de l’école d’ici à 2021. Les deux autres tiers provenant à parts égales des dotations universitaires et des frais de scolarité versés par les étudiants.

Ainsi, il ne devrait pas y avoir de hausse des frais de scolarité : "Ils sont modestes par rapport aux autres écoles de commerce, grâce au budget universitaire dont nous bénéficions en tant que composante de l’université de Strasbourg, souligne le directeur de la business school. Nous respectons les valeurs de l’université et finançons, à hauteur de 700.000 euros annuels, des bourses pour des étudiants qui, sans cela, n’auraient pas eu accès à un programme grande école."

Actuellement à la 76e place du classement du Financial Times pour ses masters en management, l’EM Strasbourg a l’ambition d’être dans le top 50 dans les années qui viennent. "Nous voulons être dans le premier tiers des grandes écoles françaises", précise Herbert Castéran. Reste quatre ans et demi à l'EM Strasbourg pour réussir son évolution.

L'EM Strasbourg, en chiffres
- 3.000 étudiants
- 17.000 diplômés dans le monde
- 70 enseignants-chercheurs
- 500 intervenants professionnels
- 30 formations bac+3 à bac+8 en gestion
- 25.400 m2 de locaux
- 203 universités partenaires dans 52 pays

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