C'est désormais officiel : depuis fin décembre 2011, l'Escem n'est plus accréditée Equis. L'EFMD, l'organisme bruxellois qui attribue ce prestigieux label aux écoles de commerce, en a pris acte sur son site .
Si l'Escem est la première école française à subir un tel revers, d'autres établissements ont déjà perdu cette précieuse distinction, comme l'université Umea, en Suède. La France compte désormais 15 écoles "Equis".
Pour l'Escem, ce "coup de tonnerre" intervient au terme d'une saga de plus de deux ans. Fin 2009, l'Escem a fait appel de la décision de refus de réaccréditation - une procédure inédite . Pendant cette période transitoire, son accréditation a été maintenue.
Ce contretemps a néanmoins détourné de nombreux étudiants de l'Escem au concours 2010, et le directeur Tamym Abdessemed avait dû quitter l'école prématurément dans la foulée. Un nouvel audit a eu lieu en septembre 2011, mais l'Escem n'a manifestement pas convaincu le comité de l'EFMD.
L'impact de la perte d'un label
Pour une école, la perte d'Equis est lourde de conséquences. Parmi les risques, on peut citer :
- Une perte d'attractivité auprès des étudiants. La plupart du temps admis dans plusieurs écoles à la fois, ceux-ci accordent de plus en plus d'importance aux accréditations pour faire leur choix.
- Des complications pour signer et maintenir des partenariats avec des universités étrangères accréditées Equis. En effet, il est plus facile pour une école d'établir des accords d'échanges avec un établissement qui possède le même label.
- Davantage de difficultés pour attirer de bons enseignants-chercheurs internationaux. Dans un marché en grande tension, les enseignants sont aussi guidés par ce label.
- Une baisse dans certains classements. Celui effectué par l'Etudiant en partenariat avec l'Express attribue des points en fonction des accréditations et de leur durée d'attribution (3 ou 5 ans, pour le cas d'Equis).
Un projet de fusion pour rebondir
Toutefois, l'Escem a une autre ambition, sur laquelle elle compte bien s'appuyer pour rebondir. Son président François Duvergé a initié un span style="FONT-WEIGHT: bold">projet de fusion de plusieurs écoles de l'ouest et du nord de la France, baptisé France Business School. Objectif : créer un sursaut d'attractivité et générer des économies d'échelle.
François Duvergé a également été nommé fin décembre président d'Ecricome , organisme qui réunit 6 écoles de commerce, et qui revendiquait jusqu'ici comme ticket d'entrée la possession d'Equis. Un signal qui montre que l'Escem devrait bel et bien rester dans cette banque d'épreuves.
Signalons enfin que l'Escem vient tout juste d'être réaccréditée AASCB, accréditation américaine exigeante, qui témoigne de la bonne qualité de ses programmes. Un label réputé toutefois moins "élitiste" - et moins "politique" - qu'Equis.
